D’abord l’écriture est très plaisante, à la fois simple et vive, claire et limpide. Je l’ai à la fois dégustée et avalée gloutonnement. Difficile, en effet, d’arrêter la lecture une fois celle-ci commencée. Et puis, il y a l’histoire, celle d’un conflit père/fils, une histoire de générations, deux manières d’aborder la vie. Niels n’est pas revenu voir les siens depuis longtemps, n’a guère donné de nouvelles, et, lorsqu’il débarque un beau jour, naturellement c’est le choc. Pieds nus, complètement dépenaillé et sale, il est accompagné de sa petite amie. Quels points communs peut-on découvrir entre un zadiste et une famille « CSP+ » ? Je vous laisse imaginer – ou plutôt découvrir – la suite…

L’auteur analyse avec beaucoup de lucidité, sans la moindre once de manichéisme ou de jugement, les idées de chacun. Il met en évidence deux modes de vie, démontre à quel point l’amour ne suffit pas toujours pour faire taire les dissensions. Il nous montre aussi combien jamais rien n’est définitif. Alors, même si, parfois, on pourrait se dire que l’on tombe dans une flaque d’eau de rose, j’ai aimé ce roman qui explique tout simplement qu’il est difficile d’être parents, que rien n’est jamais ni tout blanc, ni tout noir. J’ai aimé le regard bienveillant et tolérant qu’il pose sur cette fameuse ZAD de Notre-Dame-des-Landes dont on a tant parlé. J’ai aimé l’émotion qu’il fait naître, la destruction des préjugés au fil des mots, la délicatesse toujours présente et la tendresse qui petit à petit se laisse deviner.

J’ai trouvé dans « Le Roi-Nu-Pieds » le plaisir d’une lecture tendre et plaisante .