1er Juillet 1968.

Gilles Dienst nous emmène en voyage à une époque, c’était le 1er juillet 68, où les trains partaient et arrivaient à l’heure. Pourtant, celui-ci, hélas, fera exception, modifiant pour toujours le cours de la vie de ses occupants.  Ce recueil de dix nouvelles, d’une extrême qualité à la fois dans le fond et dans la forme, m’a vraiment beaucoup plu. Dix nouvelles dont on pourrait presque dire qu’elles forment un roman tant elles se coupent et se recoupent soixante ans plus tard.

Un certain nombre d’années plus tard.

Là, nous rencontrons Jean-Michel, le fils de Monique « …plutôt content d’avoir décroché un CDD chez Métalliance, le fabricant de fenêtres… » et qui finira dans les assurances. Et puis un couple oublié dans la montagne italienne après une tempête et des inondations. Je ne parle pas de Julien et Christelle confrontés à un problème de « réduction de corps », ni du voisin de Jean-Michel et de sa femme Céline, un peu trop à l’affût de ce qui se passe chez les autres. Je n’oublie pas non plus le vieil homme qui s’échappe de l’hôpital, un autre qui accumule les objets jetés dans une déchèterie et Jérôme.

Un entrelacs de vies.

Ces petites histoires, toutes imbriquées les unes dans les autres, forment un entrelacs de vies. L’ensemble fleure la nostalgie, la tristesse mais aussi, l’espace d’un instant, l’amour et les regrets. Il est d’une grande homogénéité, chacun des récits est aussi beau que le précédent ou le suivant. L’écriture est également très intéressante, adaptée à chaque personnage. Elle est simple et fluide mais on sent parfaitement l’énorme travail qui se cache derrière les mots précis, les descriptions, les réflexions. Et je ne parle pas des personnages, tous attachants de par leurs faiblesses ou leur originalité.

« Le rapide de 9h24 » un vrai plaisir de lecture.