Belle étude de la vie des femmes au début du 20ème siècle.

Dans la première partie – que j’ai adorée – l’auteure s’empare de ce fait réel pour évoquer la vie des femmes à cette époque. Elle rappelle les traditions sociales et religieuses qui font d’elles des esclaves de leur patron, de leur mari, de leurs enfants, et même du curé. A travers les deux personnages principaux : Louise, au caractère bien trempé, avide de liberté, d’égalité, de reconnaissance et Rose, soumise, obéissante, craintive, elle nous parle de féminisme, de différence de classes, d’amour interdit comme celui qui naît entre les deux amies.

Une très belle écriture au vocabulaire suranné.

Bretonne j’ai naturellement été sensible à la couverture et au titre de ce récit. Je l’ai été tout autant à l’écriture, à la fois simple et travaillée avec son petit côté suranné, et au vocabulaire parfaitement adapté à l’époque et au décor. J’ai retrouvé les bruits et les odeurs, le bruit des sabots, l’odeur des galettes et le fameux lit clos, synonyme d’intimité. J’ai aussi retrouvé la rivalité entre l’école publique « …celle où l’on parle le français plutôt que le breton, notre trésor immémorial, un scandale ! » comme le rappelle le père de Louise, et l’école des curés. Je peux témoigner du talent de l’auteure à décrire parfaitement la Bretagne de cette époque.

La seconde partie, de mon point de vue, ressemble davantage à un nouveau récit qu’à la suite de la première. Certes les personnages principaux restent identiques. Louise est repartie à Paris, Rose est restée à Douarnenez pour se marier et chacune raconte sa nouvelle vie. Mais l’écriture m’a semblé plus banale, l’existence de Louise, bonne à tout faire d’une « simili comtesse », moins crédible. Ces récits alternés qui changent complètement du début de l’ouvrage m’ont moins passionnée.

Mais, malgré ce bémol, j’ai passé un excellent moment de lecture. Je ne doute pas qu’il en sera de même pour les lectrices et lecteurs bretons ou…pas, d’ailleurs.