Années 2000, première cigarette de Cyrus Colfer…

Nous sommes dans les années 2000 et Cyrus Colfer tire sur sa première cigarette – malgré l’interdiction de sa mère – quand il découvre celle-ci allongée sur le sol de la cuisine le corps tailladé de vingt-huit coups de couteau. Il a quinze ans. Dix ans plus tard, il revient sur les lieux, décidé à retrouver son assassin et à se faire une place au sein de « la famille ». Ce ne sera pas si simple, il est atteint de cécité et a la mauvaise idée d’apporter de l’aide à la police.

De nombreux personnages…

Le début me fut difficile de par le nombre de personnages. Il me fallut revenir en arrière, relire, prendre des notes, assimiler les liens entre les protagonistes, comprendre les tenants et les aboutissants. Ce roman est, en effet, d’une grande richesse qui va de rebondissements en découvertes, de cadavres en coups fourrés, d’alliances en trahisons. Mais il est absolument captivant et une fois bien ancrée dans l’histoire, j’ai lu l’ouvrage d’une traite happée par ce récit magnifiquement orchestré. A coup de retours en arrière, de recherches de preuves, d’interrogatoires fouillés, nous avançons dans l’enquête menée à la fois par la police et par Cye (Cyrus) déterminé à obtenir ce qu’il souhaite.

… minutieusement étudiés…

J’ai beaucoup aimé ce roman autant pour l’exploration des faits que pour les personnages minutieusement étudiés et notamment celui de Cyrus. Atteint de cécité, il fait néanmoins preuve d’un courage hors norme. Souvent mal habillé, il n’a rien du héros habituel. Le chien dont il est affublé ne l’est pas davantage, mais :

« Même s’il n’en avait pas l’air, Angus était un chien très intelligent ».

C’est ça, des héros sans le savoir et tellement attachants. J’ai aimé ce côté psychologique fort bien traité qui analyse chacun, fait la part belle autant aux défauts qu’aux qualités. N’allez pas croire que vous trouverez d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Tous ont un côté déviant, des forces mais aussi des faiblesses, les policiers se mêlent sans gêne à la pègre. Je l’ai beaucoup aimé aussi pour la qualité de l’écriture cinglante, alerte et d’une efficacité redoutable. Le rythme est haletant de bout en bout et débouche sur une fin pour le moins inattendue, de ma part en tous les cas.

Je garderai longtemps en mémoire « Le goût du rouge à lèvres de ma mère », un roman policier de grande qualité.

Editeur : Le Masque
Date de Parution : 4 Mars 2020
Nombre de pages : 480

Roman lu en qualité de membre du jury du Prix des Lecteurs Quais du Polar/20 Minutes 2021. 

 

Il est également paru aux Editions Points le 10 Juin 2021 (528 pages).