« A tous les naufragés de l’amour ».

Ce livre, dédicacé à « Tous les naufragés de l’amour », recèle toute la tendresse que l’on perçoit chez l’auteur au fur et à mesure de la découverte de ses ouvrages. A travers les missives écrites au jour le jour à un inconnu – vraiment ? – l’auteur se raconte ou plutôt raconte ses échecs sentimentaux et surtout s’interroge sur la raison pour laquelle il ne parvient pas à trouver l’amour. Il m’a semblé qu’il s’agissait là d’une quête de soi, le souhait de mettre son âme à nu, de se poser les questions qui attristent mais aussi peuvent permettre de se construire.

Autofiction ? Sans doute, mais pas que…

Encore de l’autofiction, me direz-vous ? Sans doute, Stéphan Sanchez ne le cache pas et l’assume totalement. Et pourtant, comme le fait remarquer Emmanuel Desiles dans sa superbe préface « …Stéphan a réussi un tour de passe-passe générique qu’il est digne de saluer : ses écrits sont toujours des romans mais leurs contenus sont toujours des confessions. » En effet, même si ces lettres relèvent de l’intime, même si l’auteur parle de lui, à la première personne et sous son propre prénom, ses propos sont universels. A travers eux, à travers ses questionnements, ses craintes, chacun(e) peut y retrouver les siens. Le ton est juste, l’écriture d’une belle simplicité presqu’enfantine, sans fioriture aucune. Stéphan a la trentaine mais un cœur bloqué à quinze ans, c’est lui qui le dit.

Ce fut une lecture particulière, ininterrompue. Je l’ai perçue comme une confidence. J’aurai pu être l’inconnue à laquelle étaient destinés ces courriers. Mais cet inconnu dont on parle tant, ne serait-ce pas tout simplement l’auteur ?

« Le cœur immobile », un récit particulièrement émouvant.