Je ne dévoilerai rien.

Déjà que je n’aime guère raconter ce qui se passe dans un roman, je ne dévoilerai rien de celui-ci, pas même des bribes. Je vous offre le plaisir de vous laisser porter. La construction est parfaite qui nous révèle au fur et à mesure et toujours au bon moment la suite des événements. Tout s’imbrique parfaitement et maintient le suspense – car il est important – jusqu’au bout. Les personnages ont tous une particularité, que ce soit une petite fille de treize ans, véritable tyran pour ses camarades, un prêtre loin des critères de la sainteté, un « gosse blond au visage de vieux qui rôde tout le temps… celui de la ferme aux vaches. », la maréchale-ferrante et la vétérinaire venues d’ailleurs qui se révèlent en enquêtrices de qualité ou tous les autres.

De nombreux thèmes abordés.

Les thèmes abordés sont nombreux et l’auteure s’y entend pour traiter du droit à la différence, des problèmes liés à la ruralité, des rapports humains. Elle excelle à parler de ceux qui émettent des avis sur tout et n’importe quoi sans même avoir vérifié leurs sources. Elle se moque gentiment de la maréchaussée plus encline à laisser tomber qu’à fouiller et trouver des éléments pour expliquer les faits. Pour tout cela Adeline Fleury utilise une langue à la fois simple et légère, superbement travaillée et pourtant sans ostentation, adaptée à chacune des situations. Elle nous régale aussi de magnifiques descriptions de paysages normands à la fois beaux et inquiétants.

Ce roman est une balade.

Ce roman est une balade dans un coin de Normandie peuplé de créatures inquiétantes et victime de pluies de crapauds. Il est envoûtant et curieux.

Véritablement addictif, il ne se lâche pas avant le mot « fin ». J’ai beaucoup aimé.