L’île de Sein, l’hiver, le vent.

« Le châtiment de l’île » se passe en hiver. Le vent bouscule la lande et aussi le manoir appelé « Maison Sun ». C’est là que sont envoyés quelques jeunes gens et jeunes filles pour ce que l’on pourrait appeler un stage de réflexion sur leur sexualité : ils sont tous homosexuels et envoyés là par leurs parents afin de « retrouver le droit chemin ». Père Brieux et Père Francis sont là pour encadrer ces jeunes tels Côme, Lazare ou encore Hadrien, personnages fort bien campés et attachants. Et puis voilà qu’un corps à genoux et nu est retrouvé mort dans la lande proche. « La Capitaine Katell Le Scornec, le commissaire Perrot et deux techniciens en identité judiciaire du commissariat de Quimper embarquent… »

Une écriture belle dans sa simplicité.

De ce nouveau roman de l’auteure, j’ai, comme d’habitude, aimé l’écriture. Aux mots recherchés et clinquants, Anne-Solen Kerbrat privilégie l’expression choisie, les termes exacts, le ton juste. J’aime aussi la délicatesse et la beauté des descriptions de paysages. Ici l’île de Sein, soumise aux vents déchaînés, ses herbes folles malmenées et ses petites maisons de pierres grises parfois léchées par un rayon de soleil fugace. Et puis, il y a l’intrigue, parfaitement menée par le binôme de policiers avec un suspense finement dosé et qui maintient l’intérêt du début à la fin.

Un thème d’actualité.

Sans oublier le thème abordé qui retient l’attention. Un thème d’actualité largement rapporté dans les media, celui de la pédophilie dans l’église. Il est traité sans ostentation, par petites touches qui donnent toute son importance au désarroi des adolescents « punis » pour être « différents ».

Un roman dur et pourtant plaisant, passionnant, captivant. Une très belle réussite qui montre que simplicité peut rimer avec qualité.