L’obligation, la manière de transmettre…

Dans ce nouvel opus, un jeune père, Samuel, s’interroge, le temps d’une nuit – à nouveau – sur l’obligation, la manière de transmettre. Comment parler à son enfant de la Shoah, comment continuer à faire vivre cette partie effroyable de la vie de la famille pour ne jamais oublier. Car Samuel ne veut pas que le souvenir de Rosa s’envole, Rosa, cette grand-tante dernière survivante d’Auschwitz qui partit au Texas après la guerre et y monta un cabaret où chaque soir elle racontait, sur les planches, la vie des disparus.

Ressenti mitigé…

Alors, ressenti mitigé, disais-je, car il m’a manqué cette dose d’humour qui permet de supporter le côté sombre d’une histoire et très sombre est celle-ci. Mitigé car j’aurais aimé connaître davantage Samuel et Léna. Qui est Samuel en dehors de ce nouveau père en proie aux affres du passé ? Qui est Léna, cette femme visiblement attentive dont Samuel dit :

« Dès notre rencontre Léna avait été frappée par cette noirceur qui chez moi se mêle aux grandes joies. »

Mitigé de par la construction entre passé et présent, vérité et erreurs, je m’y suis parfois perdue. Ressenti mitigé peut-être aussi parce que ce texte très intimiste, n’en fait pas – de mon point de vue – et c’est dommage, un écrit à portée universelle. Car pour tout un chacun le devoir de mémoire est nécessaire et personnel.

Mais, et c’est là que tout s’éclaire, j’ai retrouvé avec un immense plaisir cette belle écriture de l’auteur, cette manière de raconter à l’aide d’anecdotes, cette profondeur des sentiments, cette sensibilité qui transcende les mots. Alors je sais que, s’il m’a manqué un petit quelque chose, d’autres sauront le trouver.

Il m’est toujours difficile de ne pas totalement adhérer à un ouvrage. Je suis d’autant plus heureuse de constater que nombre de lecteurs l’ont apprécié.

Editeur : Grasset
Date de Parution : 24 Août 2022
Nombre de pages : 148

Je remercie le site Lecteurs.com, la Fondation Orange et les Editions Grasset pour cette lecture.