C’est l’histoire de Suzanne Valadon.

L’auteur nous raconte, en effet, l’histoire de Suzanne Valadon, née Marie-Clémentine – elle prendra d’ailleurs plusieurs prénoms au fil de sa vie – ou plutôt lui donne la parole. Elle a menti toute sa vie, mais là, apparemment, elle a décidé de dire la vérité. Sacrée bonne femme, donc, dont nous allons apprendre beaucoup de choses passant allègrement du présent au passé et du passé au présent. Ainsi, elle est arrivée à Paris, un an après sa naissance, dans les bras de sa maman Madeleine. Pour elle, Montmartre, « …la Butte était synonyme de Paradis. » Et puis elle était entrée au cirque de Monsieur Fernando, et on l’avait appelée Olga. Et puis, et puis…

Des grands noms d’artistes, du mystère, de la gouaille.

Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite, de fréquenter aux côtés de Suzanne, tous les grands noms d’artistes qu’elle a côtoyés. Je vous laisse noter le mystère qui règne autour du père de son fils Maurice. Je vous laisse vous régaler de sa gouaille, de son talent qui petit à petit se fait jour. Je vous laisse rencontrer Renoir, Degas, Eric Sati et Gazi-Igna Ghirei, dit Gazi le Tatar de trente-cinq ans plus jeune qu’elle et qui fut apparemment son dernier amour.

Un roman réjouissant et fort bien écrit.

Ce roman est véritablement réjouissant, magnifiquement écrit. Il emprunte une belle langue imagée pour décrire ce merveilleux quartier de Montmartre aussi bien dans sa beauté que dans sa saleté. Il sait aussi parfaitement l’utiliser pour restituer les petites particularités de son héroïne « D’un trait, elle avala le liquide transparent. L’alcool, à la façon d’une poignée d’épines de pin sèches jetées sur un lit de braises, flamba dans son corps de vieille carne têtue, de mille étincelles orangées. »

J’ai aimé ce dernier ouvrage de Jean-Paul Delfino qui fait brillamment revivre un quartier de Paris que j’apprécie beaucoup, et une artiste haute en couleurs.