Emile Coué, un pharmacien de province.

Il raconte la vie de ce pharmacien de province qui au début du vingtième siècle va devenir une célébrité mondiale, invité en grande pompe des Etats-Unis en Angleterre, en passant par la Suisse et bien d’autres pays. Et là, devant des foules toujours nombreuses, il raconte, il hypnotise, il montre qu’il suffit de « [répéter] cette phrase vingt fois matin et soir : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » pour que tout s’arrange. Autosuggestion, ça s’appelle. On peut même dire qu’il est en quelque sorte le précurseur du développement personnel.

Dire beaucoup en peu de mots.

En quelque sorte, l’auteur récidive, après « Les envolés » ou la vie d’un certain Franz Reichelt, précurseur du parachutisme, dont je n’avais jamais entendu parler. Je viens de relire la chronique que j’avais rédigée à l’époque. Je pourrais écrire la même chose. Etienne Kern possède ce talent de dire beaucoup en peu de mots. Ses phrases sont magnifiquement épurées, écourtées au maximum, légères et élégantes. Et toujours se mêlent sensibilité et douceur. On ressent son admiration, son empathie, sa tendresse pour le personnage.

Un récit tout en finesse et sans jugement.

On peut penser ce que l’on veut de cette fameuse méthode Coué et de l’homme. Mais le récit d’Etienne Kern est tout en finesse, sans jugement. Il décrit le personnage avec honnêteté, et encense aussi bien sa sincérité que sa roublardise. Il insiste sur ses qualités de simplicité, de générosité, d’humilité. Il ne cache pas en revanche les moqueries dont le « petit barbichu » pouvait être l’objet.

J’ai beaucoup aimé.

J’ai beaucoup aimé ce deuxième roman d’Etienne Kern, ardent et pur. Il dénote chez l’auteur cette propension à parler de ceux qui, sans ostentation, tentent d’apporter un peu de gaieté dans le vie des autres.

Un récit passionnant.