Un roman aussi musical que poétique.

« La symphonie atlantique » porte bien son titre. Aussi musical que poétique, le texte s’écoute autant qu’il se lit et, telle une symphonie et ses quatre mouvements, se compose de quatre chapitres. A travers la vie de Clemens, « Un garçonnet d’une blondeur de blé mûr, la figure semée de taches de soleil et les yeux pénétrés d’un bleu mourant d’aurore… », violoniste virtuose, nous assistons à l’horreur de la montée du nazisme.

Quand la musique se mêle au bruit des bombes.

Les notes de Mozart, Mendelssohn et bien d’autres, tirées de ce fameux violon ayant appartenu à son grand-père, se confondent alors petit à petit avec le bruit des bombes larguées par les alliés en pluie diluvienne. Clemens se réfugie près de son violon et en tire des mélodies toujours plus belles. C’est grâce à lui, d’ailleurs, et à la protection de Fraulein Herminya « Forte femme aux diagnostics redoutés, l’infirmière était la seule autorité de l’institution qui se faisait craindre des sergents instructeurs. » qu’il échappe à un enrôlement forcé dans les jeunesses hitlériennes,

La seconde guerre mondiale.

Hubert Haddad aborde la seconde guerre mondiale, thème souvent approché en littérature, d’une manière originale. Il fait revivre une culture germanique décriée par les nazis et donne la parole aux enfants et aux civils soumis aux bombardements alliés. A une époque où le monde s’embrase de toute part, ce récit résonne particulièrement et nous fait toucher du doigt tout ce que la folie des hommes a de destructeur.

Une écriture sublime.

L’écriture de l’auteur confine au sublime. Elle est d’une richesse incomparable, d’une beauté magique. Les mots, peu communs et finement tressés, semblent virevolter au gré des mouvements de l’archet sur les cordes. Et les sonorités relèvent de la « grande musique ». Ces qualités innombrables font de l’ouvrage une véritable œuvre d’art.

« La symphonie Atlantique », une merveille et un nouveau coup de foudre.