Ernest est journaliste, grand reporter de guerre.

Ernest, journaliste, grand reporter de guerre pour « Horizon », est sur le point de partir à Alep, via la Turquie. Il a rendez-vous avec « sa source ». Louise, sa compagne aimerait qu’il reste et Victor Bellone, l’industriel qui vient de racheter la chaîne lui demande de retarder son départ. Il a des choses importantes à dire. D’un côté la Syrie et sa guerre fratricide, de l’autre la France, une chaîne de télévision et un combat, certes plus moucheté, mais, lui aussi, tueur de liberté.

Alep, Paris, deux combats pour la liberté.

C’est ainsi que par chapitres alternés, nous suivons Ernest au milieu des bombes et ses collègues restés en France parmi les scuds balancés journellement par le fameux Victor. Ce roman est magnifique, foisonnant, émouvant, addictif. Derrière les traits du personnage principal, j’ai bien cru reconnaître l’auteur, ses connaissances du journalisme, de la géopolitique, des conflits armés. J’ai retrouvé sa profonde empathie pour les plus fragiles, l’intérêt qu’il porte aux plus démunis, au travail bien fait, au respect de chacun. Sa belle écriture, à la fois d’un abord aisé tout en étant particulièrement travaillée, permet une lecture limpide de ce récit de guerre – dans tous les sens du terme – mais aussi historique, géopolitique, parsemé d’amour et d’humour.

Un plaidoyer pour la paix.

C’est un plaidoyer pour la paix et une critique virulente à l’encontre de ceux qui ferment les yeux.

« Depuis, Nazélie en veut à la terre entière. Aux Syriens de s’entre-tuer, aux Grecs d’avoir craché au visage de sa mère, aux Russes de lâcher leurs bombes, à Armen de croire encore au régime, aux Occidentaux de détourner les yeux … et aux journalistes de l’observer se débattre, de loin, avec leurs jumelles d’experts et, par facilité, de la traiter de rebelle, de l’amalgamer avec tous ces fous de Dieu, comme si les Syriens n’avaient de choix qu’entre Daesh et Bachar. »

C’est un discours d’une telle actualité ! C’est aussi un hymne au journalisme d’investigation, au travail acharné du reporter pour extraire la vérité, la brandir aux yeux du monde, quitte à en oublier les siens et sa propre vie.

En un mot, ce roman est à mes yeux une merveille, un cinquième récit d’une qualité inouïe. Pascal Manoukian est décidément un grand auteur.

Ci dessous, le lien vers la page dédiée à Pascal Manoukian et aux chroniques relatives à ses précédents romans

https://memo-emoi.fr/tag/manoukian-pascal