Quand les apparences ne reflètent pas la réalité.

« C’était une maison entourée de bouleaux, jolie et perchée sur un roc escarpé qui donnait sur le Loing, où un père travaillait au jardin, où une mère remuait une cuillère en bois dans une casserole sur le feu et où leurs jumeaux jouaient avec un circuit de train dans leur chambre à l’étage. » Tableau de famille idyllique, sauf que…Le père ne fait pas grand-chose et la mère regrette de n’avoir pas poursuivi sa vie à Paris. Quant aux jumeaux, ils ne se ressemblent en rien. Elle est jolie et fine. Il est plutôt rondelet et n’a aucun charme. Elle est tranquille et bonne élève. Il semble possédé par un diable et ne sait rien faire seul. Et pourtant, ils s’aiment, comme des jumeaux.

La nuit, une certaine nuit.

Et surtout, il y a « la nuit », « la nuit de David », ce leitmotiv dont on sent qu’il cache quelque chose. Tout est raconté par Olive, la sœur, des années plus tard, des années après cette fameuse nuit, toujours présente, toujours violente, toujours source de chagrin, de regrets, de remords et qui jamais ne s’effacera.

Un roman d’une force inouïe.

C’est un roman d’une force inouïe que nous livre Abigail Assor, un roman qui prend aux tripes et au cœur, un roman qui traite d’une pathologie mentale. Il explore les failles de la famille face à cette maladie qu’elle ne veut visiblement pas voir et interroge sur la normalité. L’écriture de l’auteure, belle, sensible et emplie de poésie m’a emportée aux côtés de ces deux enfants et plus particulièrement de ce David qui voulait devenir un train.

« La nuit de David » est un roman bouleversant dont on ne ressort pas indemne.