Une histoire vraie…

« La nouvelle amie » n’est pas un roman, c’est un récit, on pourrait dire une anecdote si le sujet n’était si troublant, inquiétant, de notre temps…L’auteur se livre, sans réserve mais avec un grand tact sur une aventure personnelle, virtuelle, comme nous en connaissons de plus en plus. Sans réserve, mais avec un grand tact, une indicible bienveillance, le souci de ne pas blesser, le désir de rester juste, le souhait de ne pas juger. Il raconte sa propre histoire, celle de sa rencontre avec L., une instagrammeuse. Il s’abonne à la page Facebook de la jeune femme et ils deviennent amis sur les réseaux sociaux. Commence alors, de la part de L. l’envoi de messages privés

« Merci de me suivre. Merci pour tes commentaires et pour ton intérêt. J’espère avoir un jour la chance de publier mon roman comme toi et Eric (un ami de Stéphan) je suis tellement admirative… »

Et ils se rencontrent…

J’ai lu d’une traite ce petit livre, magnifique de par son format inhabituel et sa couverture sobre, blanche, illustrée d’une simple photo – très belle –  en noir et blanc. Je l’ai reposé, la dernière page tournée, après quelques heures. Car cette histoire vraie se dévore comme un thriller. L’écriture est à la fois simple, sensible, sobre et addictive, le style parfait. Les mots s’enchaînent, le rythme s’accélère, le suspens grandit. La question est là, qui taraude : « Comment tout ça va-t-il se terminer ? » Une forme d’inquiétude, une crainte naissent petit à petit.

Avec un immense talent, une grande humanité, Stéphan Sanchez dissèque cette relation qui s’installe, relation toxique qui emprisonne. Il raconte et se raconte. Il analyse les méfaits du manque de reconnaissance, de ce désir d’être aimé qui se compte désormais en nombre de « like ». Il porte un regard d’une grande lucidité sur cette culture de la mention « J’aime », dont il reconnaît en avoir lui-même été obsédé.

« …je voulais attirer cette attention. J’essaye maintenant d’apprécier ce que j’ai. »

« La nouvelle amie », un témoignage fort, intime, que j’aurais envie de déclarer d’utilité publique.

Editeur : Le poisson volant
Date de Parution : 15 Novembre 2021
Nombre de pages : 240