L’hitoire commence en Touraine…

L’histoire commence en Touraine, lorsque Sophia Loison est embauchée pour écrire sous la dictée le roman de Marie, auteure aveugle, mariée à Tiago. Elle a été recrutée par Léo, le petit neveu de Marie. Jusque-là, rien que de très normal… sauf que les choses vont très vite apparaître extraordinaires. En effet, nous quittons très vite les bords de Loire et notre époque pour nous retrouver dans la Pompéi de l’an 79 de notre ère, où nous assistons à l’éruption du Vésuve qui l’anéantit, puis en 1960, sur le site de ses ruines devenu touristiques. L’auteure nous fait ainsi voyager d’une contrée à l’autre, à travers les âges. Nous rencontrons Lucius, foulonnier, amant du bel esclave Rufus, la femme de Lucius, Rectina, maîtresse de Gaïus Plinius Secundus autrement dit Pline l’ancien, Caecilius, neveu de Gaïus, qui deviendra Pline le Jeune…

L’écriture…

L’écriture, travaillée, précise et élégante reste d’une grande simplicité, de celles qui servent le texte plutôt que de le cacher et qui en rendent la lecture fluide. Rien d’ostentatoire dans l’érudition avec laquelle la romancière nous décrit les personnages, tous intéressants par leurs qualités ou leurs immenses défauts, les différents sites du récit, les évènements dramatiques qui s’y déroulent. Rien de pesant dans l’imbroglio des différents chemins narratifs. Tout est clair, chaque personnage a son importance, sa place dans le décor, son rôle précis. Riche aussi est la relation entre l’auteure, Marie, et Sophia, sa « moinesse copiste » qui s’immisce parfois dans le travail d’écriture.

Certains mots résonnent de manière forte après ce que nous venons de traverser et pourraient s’appliquer à ce que nous avons vécu.

« La nervosité rendait chacun agressif… Des animaux, songeait Lucius. Des animaux hystériques et stupides, voilà ce que devenaient les hommes, quand ils laissaient la peur les envahir et prendre le dessus. »

Ce roman est tout à la fois superbe, historique, fantastique, érudit, bien écrit, passionnant, addictif. Mais ces mots sont bien faibles pour traduire ce désir d’arrêter le temps, d’étirer les pages pour que jamais je n’arrive au mot « Fin ». Captivant !

Editions : Okama
Date de Parution : 24 Mars 2020
Nombre de pages : 492

Je remercie chaleureusement les Editions Okama pour cette lecture en avant-première.