Un rêve vite brisé.

« J’ai réussi le premier tour, je suis sélectionnée. »…le bonheur pour Luce, dix-sept ans, dont le rêve est d’intégrer « Les Météores, la compagnie de renommée internationale basée au Canada… » Luce sera danseuse. Mais son rêve est très vite brisé par la découverte du corps de sa sœur Maud, sa cadette d’un an, dans l’Eau Rouge, la rivière du village savoyard dans lequel elles vivent…le début d’un roman qui m’a enchantée.

Roman policier, certes…

Alors, roman policier ? Certes, une enquête est naturellement diligentée et confiée à la Capitaine Rossi. Mais Luce est impatiente, elle veut savoir, elle harcèle, elle questionne, et finalement décide de mener sa propre enquête. Et, contrairement à tous les habitants du village qui sont prêts à l’accuser, elle, elle va demander de l’aide à Matthias, autrement dit « Le Maudit ». Il faut dire que Matthias est différent, que trente ans auparavant, sa sœur Elsa a aussi été découverte morte dans cette rivière…

…Mais tellement plus que ça.

Roman policier, donc, mais tellement plus que ça. Un roman à haute portée psychologique, un roman à deux voix, un roman qui nous parle de féminicide, touchant, émouvant, poignant. Un roman à l’écriture magique, belle, étonnante par son mélange de prose et de poésie, des vers libres qui subrepticement se glissent entre les pages, allègent le propos, l’enluminent. Un roman qui fouille les êtres, alerte sur les risques de trop se fier aux apparences, déterre les secrets, arpente la montagne à la recherche d’indices. Un roman qui nous tient en haleine du début à la fin, un roman duquel on ne peut émerger qu’au tout dernier instant. Un roman qui danse, pleure, rebondit.

« La danse des oubliés », un roman inoubliable, un véritable coup de foudre. OK, je l’avoue, je me répète.