Alabama, 1880…

Nous sommes en Alabama, en 1880 et une petite fille, Helen, vient de naître. L’arrivée de cette enfant ravit sa mère, Kate, elle qui se demande bien pourquoi elle a accepté d’épouser le capitaine Keller, beaucoup plus âgé qu’elle. Mais une forte fièvre va laisser Helen aveugle, sourde et muette. Le médecin avait même annoncé qu’elle ne survivrait pas.

« Les mots du docteur crépitent dans la chambre à la façon du bois cédant sous l’action de la chaleur. Ils se faufilent en elle et explosent, ils brûlent et blessent, Helen ne va pas survivre. »

Le récit de son éducation, de tout ce qui est mis en œuvre pour lui permettre de progresser est passionnant et nous démontre à quel point tout est souvent question de ténacité. Et cette obstination à sortir sa fille de l’obscurité, cet acharnement à faire reconnaître son intelligence, ses capacités, cette opiniâtreté à obtenir d’elle le meilleur, c’est Kate qui en est à l’origine, Kate, l’héroïne de ce récit.

Une écriture élégante et poétique…

L’histoire est parfaitement narrée, agrémentée d’une somme de détails importants. J’ai suivi avec grand intérêt l’évolution de l’enfant et surtout les ressentis de sa mère, on pourrait même dire de l’auteure tant elle semble s’être complètement fondue dans son personnage. J’ai aimé par-dessus tout l’écriture,élégante et sensuelle qui traduit à merveille les sentiments des protagonistes, et raconte la vie des uns et des autres. Elle présente, notamment, une Ann Sullivan, brillante, diplômée de l’école pour aveugle Perkins et qui sortit Helen de l’enfermement. Elle est poétique, précise et travaillée sans pour autant cacher l’importance des propos. Elle est visuelle et parfumée, nous décrit les fleurs, passion de Kate, détaille les rosiers, la terre sur les doigts, nous raconte les affres de la guerre de sécession, les tensions entre nordistes et sudistes et nous fait voyager dans l’espace et le temps vers le Sud des Etats-Unis.

Ce roman, plutôt sombre au départ, ouvre une grande fenêtre sur la lumière, « La belle lumière », celle de l’amour, du savoir et de l’espoir. Avec beaucoup de sensibilité, Angélique Villeneuve nous dresse le magnifique portrait d’une femme, une mère qui accepte de laisser sa fille s’éloigner et conquérir sa liberté.

Un récit véritablement émouvant, envoûtant, sensible. Une lecture, je me répète, passionnante.

Editeur : LEPASSAGE
Date de Parution : 27 Août 2020
Nombre de pages : 240

Je remercie infiniment les Editions LEPASSAGE pour cette très belle découverte en avant-première.