Ce fut un vrai plaisir de recevoir « Khalil », le nouveau roman de Yasmina Khadra dans le cadre de la dernière Masse Critique de Babelio.

Et ce fut un plaisir encore plus grand de le lire. Inutile de vous faire languir, j’ai beaucoup aimé ce roman.

Khalil, jeune Belge de Molenbeek, aurait dû mourir le soir des attentats du 13 novembre 2015, il aurait dû tuer un grand nombre de passagers dans le RER où il avait pris place. Oui, mais voilà, rien n’a marché, sa ceinture d’explosifs est restée muette. Il a eu beau pousser et pousser encore sur le bouton, rien n’a fonctionné.

A partir des attentats de Paris en ce mois funeste de fin d’année, l’auteur décortique le cheminement de ce jeune kamikaze.

En choisissant le parti d’utiliser la première personne, il se met dans la tête du jeune homme et nous y entraîne aussi. Nous suivons ainsi le parcours de Khalil, ses difficultés familiales malgré l’amour qu’il porte à sa sœur jumelle, ses relations amicales, son mal être et, petit à petit sa radicalisation.

Yasmina Khadra réussit, grâce à une écriture à la fois simple, directe et piquante, à traiter d’un sujet brûlant avec une immense précision. Sans porter de jugement, sans émettre un quelconque avis personnel, il déroule une pelote de vie. Il nous montre à coup de réflexions lucides l’enchaînement qui aboutit à la situation explosive finale. Il démonte le processus qui mène un garçon simple à la case terroriste. Sa vie, faite de désillusions, de rejets, se transforme le jour où, enfin, quelqu’un s’intéresse à lui et le prend sous son aile. Une résurrection s’opère… jusqu’au plus terrible.

Parce qu’il ne prend pas parti, parce qu’il laisse ouvert le champ des possibles, Yasmina Khadra donne au lecteur le loisir de réfléchir, de se poser des questions, d’y répondre ou non.

Il fait de « Khalil » un roman fort, envoûtant, passionnant.

Editeur : Julliard
Date de Parution : 16 Août 2018
Nombre de pages : 264