Les a priori sont ridicules et je n’en suis pas fière. Pour moi, Mathias Malzieu était le chanteur du groupe Dyonisos et je n’avais jamais eu la curiosité, le désir, l’envie de découvrir ses écrits. Je ne connais pas davantage son film d’animation Jack et la mécanique du cœur. Il aura fallu que son dernier récit Journal d’un vampire en pyjama obtienne un prix littéraire et qu’une amie lectrice m’en parle en termes choisis pour qu’enfin je saute le pas.

Disons-le tout de suite, je sors de cette lecture chamboulée, admirative, époustouflée.

L’auteur tient le journal de bord de sa vie depuis le jour où ne se sentant pas très bien il décide de faire une prise de sang, jusqu’à ce que, après la découverte d’une maladie grave, une greffe et des tonnes de tourments, il peut rentrer chez lui pour y vivre presque normalement.

Mathias Malzieu est un battant dynamique et énergique qui va prendre sa vie (sa mort ?) à bras le corps. Du récit de cette parenthèse délicate, il tire un ouvrage joyeux, drôle, sensible. La mort, la peur, les angoisses, les douleurs, il les regarde en face, mais ne peut s’empêcher de les mettre à distance grâce à l’humour. L’ouvrage est une mine de mots détournés, de jeux de langue. Le style est sautillant, saugrenu parfois, mais toujours percutant. Il nous emporte dans son tourbillon d’analyses, de piqures, de fils et de souffrances sans jamais baisser les bras, sur son skate et au rythme de sa musique.

Mathias Malzieu est vraiment un musicien talentueux, un écrivain ingénieux et, quoiqu’il en dise, un grand bonhomme.

Editeur : Albin Michel
Date de Parution : 27 Janvier 2016
Nombre de pages : 240