Un roman musical, poétique.

Comment parler de ce livre qui m’a emportée ? Comment dire qu’en le parcourant, j’ai entendu de la musique, imaginé une lecture musicale, une corne de brume, le murmure du vent, le ressac de la mer sur les galets de la plage, la voix de la femme et celle de l’homme, et puis un violon, peut-être deux, un violoncelle, une contrebasse…

« La suite numéro trois en ré majeur de Bach.
Sa préférée, à lui, qu’ils écoutaient ensemble.
Souvent. »

Une histoire d’une beauté indicible.

Comment expliquer cette histoire d’une beauté indicible, d’une élégance magique, d’une pudeur sublime, faite de silences et de regards ? L’histoire d’un homme et d’une femme qui se rencontrent sur une plage… Banal ? Ah ! Non, certainement pas ! Dans ce texte, rien ne l’est. Il est pur, poétique, musical. Les mots sont comptés, précis, sublimés. Trois chapitres : la rencontre, l’amour, et puis les souvenirs, la mort aussi qui sépare… un temps, puis répare. Remarquable est la manière de raconter le bonheur, la douleur. Remarquables les descriptions de la nature, partout présente, Etretat, Honfleur, un homme et une femme. Remarquables les souvenirs des jours heureux avant le drame, l’accident de la petite.

« S’enlacer, s’embrasser encore.
Se promettre une vie grandiose.
Les yeux dans les yeux.
Les cheveux goûtant.
Goûtant l’un à l’autre. »

Remarquable.

Remarquable, tout l’est dans ce récit qui se chuchote, enchaîne, enveloppe. Le commencer, c’est le terminer à la fois avec avidité et retenue.

Une auteure de grand talent, un éditeur respectueux, un roman sublime : un plaisir sans nom.