Se laisser envelopper par les mots…
Et je l’ai suivi sans hésiter, me coulant dans ses mots, me laissant porter par les paysages, me retrouvant dans les pensées du narrateur, ses craintes,
« Des mois que j’attends ce départ et me voici à l’appréhender. Et si ce voyage n’avait aucun sens ? Et si j’en attendais trop ? »
C’est l’histoire d’un randonneur qui prend le chemin, qui rencontre d’autres marcheurs
« Un marcheur me suit d’un pas rapide…Et sur son dos, un sac en toile jaunie, bâti sur une structure métallique tout droit sorti du catalogue de la CAMIF. »
Ecriture simple, justesse des qualificatifs…
Un randonneur qui aime la nature, la décrit avec bonheur. Oh ! il ne s’embarrasse pas de phrases alambiquées, non, juste des phrases simples, comme je les aime. Il sait juste qualifier les choses, les gens, du mot approprié.
La flore a toute sa place dans ce récit paisible, parsemé de références littéraires et artistiques, ponctué de réflexions profondes, parfois humoristiques pour cacher le mépris
« Le sol jonché d’emballages plastique témoigne du passage négligent d’un marcheur. Il n’y a pas de miracle, un con qui marche reste un con. »
Assise dans mon fauteuil, j’ai l’impression de mettre mes pas sur ce chemin, de humer l’odeur de la terre après la pluie, de deviner le sommet du chemin dans la brume, de chercher le gîte du soir.
Quand, tout à coup, au détour d’un chapitre apparaît, subrepticement, un nouveau personnage…
« Mon frère », c’est ainsi qu’il s’appelle. Et le souvenir d’une rivière et …cette odeur de menthe sauvage, de fleurs de sureau et de giroflée. »
Ce frère, qui va revenir, comme un mantra, au fil des pages, ce frère dont on apprend qu’un jour il ne fut plus là, ce frère qui « se prénommait Daniel et était un pisteur pawnee. » La voilà peut-être la véritable raison de cette déambulation. Le voilà celui que le narrateur recherchait dans la brume des sommets, sous les herbes couvertes de rosée. Peut-être…
Editeur : La trace
Date de Parution : 22 Mars
Nombre de pages : 175
Je remercie chaleureusement les Editions La Trace pour cette lecture aussi émouvante qu’apaisante.
Rien que le titre est une promesse de bonheur. Promesse tenue selon ta chronique. Merci!