Il s’agit là à la fois d’un roman d’aventures, d’un documentaire fouillé quant au trafic de l’ivoire en Afrique et de la destruction des éléphants, et de portraits de personnages divers et attachants.

Erin, Seretse, Bojosi, en font partie qui se liguent pour contrer les braconniers tueurs de pachydermes. Tracer une défense à l’aide d’une puce pour les confondre fait également de cet ouvrage une sorte de thriller.

J’ai été impressionnée par la somme d’informations relatives au commerce illégal que l’auteur nous dévoile. Il m’aurait toutefois été plus agréable qu’elles se fondent dans le texte, qu’elles soient totalement intégrées dans le récit, qu’elles ne fassent pas l’objet d’un chapitre particulier. La lecture en aurait été plus fluide. Pour autant, j’ai trouvé très intéressant le choix de vulgariser ce sujet des plus importants, de le choisir pour thème d’un roman, d’alerter les consciences autrement que par des articles parfois abscons. J’ai aussi aimé les différents protagonistes, leurs caractères trempés, leurs ambitions, leur ténacité dans le combat qu’ils ont choisi de mener.

Je n’ai, en revanche, pas été transportée par l’écriture, les constructions ne me semblant pas toujours élégantes :

« Bojosi s’était levé tard…il sentit la vibration dans sa poche. Il ne s’en méfia pas, ne pensa pas que cet appel, il regretterait d’y avoir répondu, comme tous les autres qui allaient suivre. »   

« Seretse se souvint des mots du secrétaire permanent, On sait à quoi s’attendre, oui, il s’attendait à ça et il y avait droit. » 

Pour moi qui accorde tant d’importance à l’équilibre entre la forme et le fond, il en fut ainsi trop souvent. Je le regrette car je n’ai hélas pu apprécier les idées développées autant que je l’aurais souhaité.

« Ivoire » reste pour autant un ouvrage important sur l’avenir d’une espèce menacée.

Editeur : JC Lattès
Date de Parution : 9 janvier 2019
Nombre de pages : 350