Une belle couverture.

Avant d’ouvrir le livre, j’admire la couverture ornée d’une peinture :  « Plein Ciel » de l’auteur lui-même, ou plutôt de Rorcha, son nom d’artiste peintre. Je lis la jolie dédicace, la belle préface de Grégoire Bouillier et je m’attarde sur la carte. Passionnée de culture celte, je connais tout de l’Ecosse, son histoire, sa musique, ses danses et sa langue gaëlique que je ne parle ni ne comprends mais adore écouter. Pourtant, je n’y suis jamais allée. Alors, commençons par le début…

Un long voyage en train.

Des cris, une dispute de couple, un mot lancé « Je pars », un autre « Je reviens dans une semaine » écrit sur un Post-it et laissé dans l’entrée, une porte qui claque…et voilà le narrateur à bord du « Caledonian slipper » et moi avec en direction du nord de l’Ecosse. A partir de là, je plonge dans un océan de couleurs, du bleu pétrole au turquoise de banquise, en passant par le noir de bougie, le vert paradis ou encore l’incroyablement mauve. Le voyage en train est magnifique, arrosé de whisky, décrit magistralement, fait de paysages grandioses et de réflexions intérieures. Car il s’agit aussi d’un retour vers le passé, un moyen de retrouver les sentiments originels, de revivre les moments heureux d’avant, quand la mère était encore présente.

Un stylo et des mots, un pinceau et des tableaux.

Ecrit à la fois au stylo et au pinceau, les mots et les tableaux se confondent, les couleurs se fondent et le passé se mêle au présent. L’écriture est une merveille qui nous parle de la nature comme elle naît sur la toile « Nuances chocolat, pistache, tabac, dans les replis du terrain ; chair de caramel élastique qui rebondit sous mes pas le long du sentier parsemé de minuscules orchidées violettes. De véroniques sauvages aussi. » Elle nous parle de peur et devient rêve. Et le lac sans nom, le fameux « unnamed » de la carte reste du domaine mémoriel.

« Highlands » est un fabuleux roman, un livre inestimable, un moment de lecture d’un infini plaisir.