Enlèvement de lycéennes de Chibok par Boko Haram…

Douloureuse, oui, c’est ce qu’aurait dû être aussi ma lecture car revivre ce qui fit les grands titres des journaux en 2014 lors de l’enlèvement des lycéennes de Chibok par des combattants islamistes de Boko Haram n’est pas chose facile. L’auteure  nous raconte, en effet, les horreurs vécues par Maryam, enlevée, séquestrée, violée, violentée, comme ses sœurs d’infortune. Pour autant, ce récit à hauteur de cette seule jeune fille, ne m’a pas véritablement conquise. Je ne conteste certes pas l’importance de revenir sur des faits aussi odieux, insupportables, inadmissibles, le devoir de mémoire est indispensable. Mais je n’ai pas réussi à lire les faits autrement que de l’extérieur. Sans doute parce que l’écriture m’a semblé justement factuelle, succincte, le style rêche, la syntaxe souvent bancale, je ne suis pas parvenue à entrer totalement en empathie avec les personnages.

Pas simple d’aller à l’encontre d’avis quasi unanimes…

Ce n’est pas simple d’aller à l’encontre de l’engouement général, de ne pas apprécier un ouvrage qui traite d’un sujet aussi important, de ne pas reconnaître le talent d’une auteure tant vénérée. Pourtant, souvent, je me suis ennuyée. J’ai trouvé disproportionnée l’importance laissée à la fuite par rapport à l’infime place prêtée à la capture et à la détention. De la même façon il n’est pas dit grand-chose de ce Mahmoud, époux de Maryam et dont l’attitude ne m’a pas semblé suffisamment explicitée. Dès la page soixante-sept, l’armée attaque, Maryam s’enfuit, et le reste sera en grande partie sa course dans la forêt pour retrouver les siens. Même si j’ai trouvé celle-ci très présente, bien décrite, l’intérêt pour ce roman ne m’est apparu qu’à la fin de l’ouvrage. Il me fut terrible d’assister au retour à la maison de Maryam, victime en réalité de la double peine puisque considérée comme traitre par ses proches, elle, la mère d’une enfant de l’ennemi. Et, même si le récit se termine sur une note positive,

« En cet instant d’espoir et de bonheur sans mélange, il m’a semblé que ces rayons inondaient les dimensions les plus noires du pays lui-même. »

je n’ai pas su l’aimer. Je le regrette profondément.

Traduit de l’anglais (Irlande) par Aude de Saint-Loup et Emmanuel Dauzat

Editeur : Livre de poche
Date de Parution : 26 Août 2020
Nombre de pages : 240

Edité précédemment (le 5 Septembre 2019) chez Sabine Wespieser              

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        Edité en version originale (le 5 septembre 2019) chez Faber & Faber