J’en remercie chaleureusement les responsables ainsi que les Editions Harper Collins pour le livre et les jolis badges qui l’accompagnaient.
Après « J’ai tué papa » de Mélanie Richoz et « Marcher droit, tourner en rond » d’Emmanuel Venet, « Ginny Moon » est le troisième roman que je découvre traitant de l’autisme. Ginny Moon, la narratrice, est une adolescente de 14 ans atteinte de cette pathologie, adoptée par un couple sans enfant. Elle avait auparavant séjourné dans plusieurs familles d’accueil, sa maman biologique étant dans l’incapacité de s’en occuper. Elle a été recueillie dans un état pitoyable, souffrant de malnutrition, couverte de bleus, un membre cassé. Ginny va à l’école dans une classe spécialisée pour enfants « particuliers » et la vie n’est pas toujours facile : ni la sienne, et celle de ses « parents pour toujours » comme elle les appelle.
Sous forme de journal, par chapitres courts mentionnant la date et l’heure – précisément ou approximativement – nous cheminons aux côtés de Ginny qui raconte avec force détails sa vie présente mais aussi antérieure. Elle a cette envie récurrente, malgré les mauvais traitements subis, de retourner chez sa mère car elle y a laissé une « poupée » de laquelle elle s’inquiète.
Ce n’est pas une œuvre littéraire mais l’écriture nous plonge totalement dans « le cerveau », de la narratrice, terme qu’elle emploie à l’envi. Cette écriture, d’une simplicité confondante, traduit avec beaucoup de justesse les propos et surtout les pensées de cette jeune fille pas comme les autres. Répétitive et lancinante, truffée d’horaires précis, d’expressions à l’emporte pièces, elle reflète à merveille la personnalité complexe et lumineuse de Ginny, les doutes, les douleurs et les peurs de ses parents, l’amour vrai qu’ils lui portent, le dévouement des personnels chargés de sa prise en charge.
La voix de Benjamin Ludwig, auteur, se confond avec celle de Benjamin Ludwig, père adoptif lui-même d’une adolescente souffrant d’autisme et transcrit parfaitement ce qu’il a capté, à force d’attention, d’amour et de tendresse, du handicap dont sa fille est porteuse. Sans pathos aucun, avec beaucoup d’humour, il nous livre un quotidien synonyme d’âpres batailles, de remises en cause, mais aussi d’heureux moments et de nombreux petits bonheurs partagés.
Editeur : Harper Collins
Date de parution : 10 Mai 2017
Nombre de pages : 432
Encore un à mettre sur la PAL alors… 😉