C’est un jour de rentrée scolaire…
C’est un jour de rentrée scolaire. Clothilde, jeune maman de quatre enfants est appelée dans la matinée à rejoindre l’école. Madeleine, huit ans, sa fille, s’est enfuie. Folle d’angoisse, elle part à sa recherche, accompagnée de Beau, le chien de la famille. Clothilde crie son nom, le hurle, s’époumone. Elle l’aperçoit soudain, recroquevillée contre un tronc d’arbre de l’autre côté de la rivière au bord de laquelle Beau s’est arrêté. Madeleine est saine et sauve. Mais Clothilde, est-ce d’avoir trop crié, est-ce d’avoir eu si peur, perd sa voix…
Elle perd sa voix…
Elle perd sa voix parlée. Mais bizarrement, elle va en découvrir une autre, celle du chant, du chant lyrique. La fugue, fuite, de Madeleine n’est que le point de départ d’un magnifique portrait de femme, de sa transformation, de sa mutation. De maman, occupée toujours à prendre soin de ses enfants, attendre son mari, pilote de ligne, souvent absent, elle va devenir une femme, pour elle, et malgré l’incompréhension des autres. Tout est passion dans ce livre : la musique, certes, le piano et le chant, mais aussi les plantes et l’art de les transformer en huiles essentielles, la voltige aérienne, la transformation du blé en farine, la beauté de la nature…
J’ai particulièrement aimé l’écriture, belle, simple mais musicale, entraînante
« Elle ne mit pas la musique trop fort d’abord,… elle monta le son, s’en habilla des pieds à la tête, la musique lui seyait comme un gant, pas serré, surtout pas lâche, ajusté. ».
Et, si, je l’ai dit, il est beaucoup question de musique, nul besoin d’être fin connaisseur pour seulement se régaler des mots utilisés pour en parler
« Madeleine… Un air naissait sous ses doigts, se structurait. Elle improvisait comme on sculpte. »
Il suffit de se laisser envelopper, porter par les mots et les sons, la musique et les sentiments, les personnages attachants et tous si bien analysés. Il suffit d’écouter « Le spectre de la rose » ou encore « Die Nachtigall » qui accompagnent si bien le magnifique récit de Anne Delaflotte Mehdevi. il suffit de suivre le cheminement de Clothilde vers sa renaissance.
« Fugue », une fuite, certes, mais vers le bonheur. Un moment de lecture passionnant. Un coup de foudre.
Editeur : Gaïa
Date de Parution : 1er Septembre 2010
Nombre de pages : 326
Que ta courte chronique me plait et me donne envie, enfin, de trouver un livre qui me parlerait (!) en ces temps de confinement où je ne trouve que des livres que je lâche au bout de quelques pages.
Bon, je crois que tu l’as compris, ce roman m’a subjuguée. J’espère surtout qu’il te plaira aussi et si tu veux, je peux te l’envoyer !
Tu donnes envie. J’ai l’impression de découvrir ce livre alors que j’avais déjà lu beaucoup d’avis dessus. Merci pour ton coup de coeur !
Merci à toi surtout Antigone de mettre tant de livres en lumière.
J’ai lu ce roman lors de sa sortie. Je me souvenais juste que j’avais aimé et en lisant ton billet, je sais pourquoi. Je l’ai lu quelque temps après avoir retrouvé ma voix, perdue après un gros stress, aussi je m’étais forcément retrouvée un peu dans le personnage de Chlotilde !
Il me fait un peu peur étant donné mon boulot (je suis orthophoniste)… mais il traîne aussi dans ma pile. J’espère avoir le même coup de coeur que toi!
Je l’espère aussi. Et j’imagine qu’être orthophoniste te donnera d’autres clés. Mais il est très beau aussi par le magnifique portrait de femme que l’auteur dresse.
J’imagine que cette lecture a dû être très importante pour toi. Même non confrontée à ce problème, je l’ai trouvé superbement traité.
Un enoooorme coup de foudre pour moi aussi. Je le relirais forcément ❤
Moi aussi je pense.