Lire, découvrir page après page une histoire, des personnages, comprendre petit à petit leurs rapports, leurs liens, leurs souvenirs communs, appréhender leur avenir, s’imprégner de l’atmosphère, se laisser happer par le rythme, les mots, les silences, c’est le bonheur de la lecture. C’est la raison pour laquelle, il m’est toujours difficile d’en dire beaucoup. Le plaisir que j’ai de la découverte, je ne me sens pas le droit d’en priver les autres.

Et dans ce récit, c’est plus particulièrement encore le cas. Il me semble que pour le savourer, il faut y pénétrer les yeux fermés et se laisser emporter, mots après mots, phrases après phrases. Elles sont courtes, très courtes même, mais tellement percutantes. L’auteur utilise une écriture confinant au langage parler. Mais de cette extrême simplicité émerge un ouvrage d’une grande beauté, un récit qui m’a prise aux tripes, qui m’a empêchée de respirer, qui m’a obligée à revoir ma vie, à repenser à hier, à avant. Car Lolvé Tillmanns fait dans l’introspection, pose la question de la culpabilité. Finalement, le coupable n’est-il pas la victime ? La victime n’a-t-elle pas été un jour ou l’autre coupable aussi. Ce que l’on voit un jour de l’autre, son voisin, son frère, est-il réalité ? Ce que l’on comprend un jour de l’autre n’est-il pas le mirage de notre propre vision?

Mais je m’égare, là, je m’égare. Il faut tout de même que je cite au moins les personnages de ce fabuleux, profond, prenant, beau roman. Vous rencontrerez, donc, Cédric, PDG brillant et Raphaël, homme à tout faire dans son entreprise.

De moi, vous ne saurez rien d’autre…

Editeur : Editions Cousu mouche
Date de parution : Octobre 2016
Nombre de pages : 154