« Dans cinq mois, vous allez être maman »
Je titube, cherche une chaise à tâtons
Je suis enceinte, je ne vais pas devenir mère. »
Un courrier de la CAF révélateur…
Il a suffi d’un courrier de la CAF (Caisse d’Assurance Maladie) pour que Sandra prenne véritablement conscience de sa situation. Elle est enceinte, de quatre mois, donc. Elle a quarante ans et ne voulait pas d’enfant. Son passé, trop lourd, la mort de son petit frère quand elle avait dix ans, non elle ne voulait pas. Et puis elle avait accepté pour Romain et son mari Marc. Ils étaient allés aux Etats-Unis, et rien n’avait fonctionné. Romain, son ami de toujours, lui avait alors demandé et finalement elle avait accepté. En toute illégalité elle porterait leur enfant.
Un roman d’une grande sensibilité…
Ce roman de Charlotte Pons, tout comme son premier, est d’une grande sensibilité. Etre enceinte, être mère ? Est-ce la même chose ? Peut-on vivre une grossesse de l’extérieur, peut-on se détacher de l’enfant qui a vécu en soi pendant ces longs mois ? Le récit me semble d’une justesse incroyable. Il raconte avec délicatesse les sentiments qui assaillent Sandra. Tout est analysé au plus près, sans jugement aucun, avec tact et sobriété. L’auteure utilise une écriture percutante, très simple, vive et précise, en aucun cas larmoyante et parfois même teintée d’humour. Elle étudie chaque situation de manière fine, qui permet d’intégrer des idées qui, personnellement, ne m’avaient pas encore effleurée.
Cette réflexion particulièrement émouvante sur la maternité, le rapport au corps, l’acceptation de porter en son sein un enfant qui ne sera pas le sien, se lit d’une traite. Elle est grave, poignante, bouleversante et le choix du récit à la première personne fait de ce texte une confession intime qui renforce l’impact du propos.
Editeur : Flammarion
Date de Parution : 24 Février 2021
Nombre de pages : 240
Problème bien délicat, d’autant peut-être pour un homme qui parce qu’il est homme n’a pas pour autant à ne pas s’en soucier. La gestion pour autrui ne me paraît évidente ni pour la mère, ni pour l’enfant, adulte en devenir. Mais ta critique, elle-même très sensible, souligne la grande sensibilité de l’autrice. C’est important et heureux.
Oui, c’est un roman extrêmement touchant, d’une grande sensibilité. Mais je viens de me rendre compte que je n’ai pas du tout parlé de la présence des pères… et pourtant ils sont là.