Je viens de terminer « Dos au mur » le dernier roman de Nicolas Rey. Roman ? est-ce bien sûr ? J’ai du mal à le considérer comme tel.

Naturellement, il est très compliqué de faire la part des choses entre le réel et la fiction. Mais cet ouvrage ressemble à s’y méprendre à une confession. Et je dois reconnaître à l’auteur un grand courage pour s’exposer de la sorte.

« J’écris parce que je vais crever. Dans quelques mois, dans quelques semaines, je vais crever ».

On vient en effet de découvrir qu’il est atteint d’une pancréatite aiguë et il décide de dérouler sa vie et d’avouer, de dire enfin la vérité. Il est même question d’un plagiat dont il aurait été l’auteur. Vrai, pas vrai ? C’est là toute la difficulté. Mais après tout, ce n’est pas l’essentiel.

L’important est dans l’écriture, une écriture vive, acérée, rapide. Les phrases percutent, pas de fioritures, pas de circonvolutions, tout est cash. Les chapitres, courts, (103 pour un peu plus de 250 pages) donnent du rythme au récit qui se lit d’une traite. Toujours entre vérité et mensonge, l’auteur ne recule devant rien pour tirer de lui un portrait plus que négatif et pourtant – peut-être – réaliste, mais il a ses raisons :  « Voilà la raison pour laquelle j’écris ce livre. Parce qu’on gagne un temps fou et que l’on se sent mieux après. J’écris ce livre parce que Joséphine (c’est son amoureuse) est la première personne à laquelle je ne veux plus mentir. »

Tout y est, ses cures de désintoxication, ses rechutes, des histoires sordides mais aussi l’amour, tellement d’amour, filial, paternel et bien sûr l’amour fou pour sa Joséphine.

Je ne l’ai toutefois jamais trouvé aussi pertinent que dans ses propos sur le mensonge « Le mensonge… est un don que nous a donné le ciel pour déposer un peu de baume sur les plaies de la vérité. Il faut regarder la vérité avec des lunettes de soleil. Sinon, on devient aveugle. Et ces lunettes de soleil s’appellent l’illusion. »

D’aucuns pourront déceler chez Nicolas Rey un côté égocentrique forcément agaçant, pour ce qui me concerne je l’ai trouvé surtout romantique, émouvant, attachant, admirable, admirable pour afficher ainsi ses faiblesses, ses manques, sa lâcheté.

Et, même dos au mur, il écrit de fort belle manière.

Editeur : au Diable Vauvert
Date de Parution : 15 Mars 2018
Nombre de pages : 272