C’est une histoire que l’on pourrait qualifier de banale.

Une histoire d’amour de vacances, qui commence à Biarritz entre un homme qui sort d’une histoire compliquée et une femme qui a souffert aussi dans son couple précédent et même jusque dans sa chair. En restera-t-il quelque chose de cette romance estivale ? Eh bien oui !

Une histoire que l’on pourrait qualifier de banale, disais-je, mais justement, elle ne l’est pas. C’est sa vie conjugale que le narrateur (l’auteur ?) raconte. Et il le fait brillamment, relatant les bons moments mais aussi les chagrins, les tristesses, les blessures. Avec beaucoup de délicatesse, de retenue, de tendresse, il nous parle de ses ressentis d’homme face à son désir de paternité mêlé d’appréhension. Il décrit avec finesse ses peurs de futur père et entre drôlerie et tragique, la fausse-couche de sa femme.

J’ai aimé l’écriture d’une grande simplicité qui fait la part belle aux sentiments, pudiquement brossés . J’ai aussi beaucoup aimé la distance prise par le narrateur pour dire le chagrin, le manque, l’échec. Loin de toutes plaintes, il narre les faits, les expose. Il raconte un rendez-vous manqué avec un enfant désiré. L’émotion est là, sous-jacente, les larmes retenues, qui parlent sans tabou de la vie, de la mort, de l’homme qui ose pleurer, souffrir, qui ose dire qu’un temps la vie s’arrête, même si elle repart après. Mais l’humour n’est jamais loin qui permet de supporter la douleur et de rendre la lecture plus légère.

Très joli roman, bouleversant, ponctué par des vers de Victor Hugo. En guise d’appendice « Le revenant » du même auteur : magnifique idée.

Editeur : Livre de Poche
Date de parution : 2 Mai 2013
Nombre de pages : 168

Précédemment paru le 8 Mars 2012 chez Héloïse D’Ormesson ( 158 p.)