« Il était une fois, dans un splendide palais sur les rives du Bosphore, une jeune femme qui s’apprêtait à poser une bombe… »
Il me suffit souvent d’une phrase, la première, pour ressentir ce que sera ma lecture d’un récit. Les quelques mots par lesquels débute le premier roman de Clarisse Gorokhoff, ne pouvaient que me plaire… un conte !
Ophélie, une jeune française passe ses jours et… ses nuits à l’hôtel Four Seasons Bosphorus d’Istanbul. Elle y traîne sa beauté, son oisiveté, … « [ses] idées noires » et retrouve Sinan, son amant qui n’a pourtant rien de reluisant. Un jour, une jeune femme, employée de l’hôtel les surprend dans la fameuse chambre 432. D’une beauté encore plus saisissante qu’Ophélie, Dérya, jeune Kurde, va tout de suite subjuguer la jeune femme et l’entraîner vers… la pose d’une bombe.
L’écriture, magnifique, extrêmement précise et parfaitement dominée, parfumée de poésie était faite pour me plaire. De même les chapitres courts et dynamiques ne pouvaient que m’entraîner à vitesse grand V vers la fin de l’ouvrage. Et pourtant, très vite, l’intérêt a faibli, très vite je me suis demandé où l’auteur voulait en venir. Très vite, j’ai été déconcertée par ce mélange d’horreur et de drôlerie. Le burlesque de la situation, le road-movie, un cadavre à bord, n’ont pas eu l’heur de me transporter. De ce fait, petit à petit les personnages me sont devenus moins sympathiques, moins attirants, moins attachants. Et même si Istambul y a une place prépondérante, même si sa visite est digne d’un guide touristique, il m’a manqué beaucoup de choses pour que ce roman soit un de mes préférés.
Le voisinage du terrorisme et de la cocasserie ne m’a pas transportée, loin de là. Et une question déjà posée revient : que voulait l’auteur en écrivant ainsi ? Eloigner la peur et le chagrin ? Démontrer que l’oisiveté est vraiment mère de tous les vices ? Que fuyait vraiment son héroïne ? Je n’ai trouvé aucune réponse
Editeur : Gallimard
Date de parution : 5 Mai 2017
Nombre de pages : 272