Dans l’objectif d’une rencontre avec cette romancière, dans le cadre de la 25ème heure du livre au Mans, j’ai souhaité connaître son deuxième ouvrage « David Bowie n’est pas mort », lu essentiellement dans le train.
L’impression, au fil des pages, de lire mon histoire fut tout à fait surprenante et, pour tout dire émouvante, voire même bouleversante. Même si ma fratrie dont je suis l’aînée est différente, composée de deux filles et d’un garçon, même si le décès de mon père est intervenu avant celui de ma mère, même si David Bowie n’a pas eu sa place dans ma vie, tout le récit me parle et me ramène à mon existence.
Non, je ne suis pas là pour parler de moi, je voulais juste expliquer l’importance de ce livre à mes yeux. Revenons au roman, justement. Hélène, la narratrice occupe la place du milieu entre Anne, sa sœur aînée plutôt insensible, peu préoccupée des autres et Emilie la petite dernière, fragile, au profil psychiatrique dans ce qu’elle appelle ses « années 20 », lorsqu’elle avait 20 ans. Ces trois sœurs se retrouvent au moment de la mort de leur mère. Ce ne devrait pas être trop difficile, elles n’aiment pas particulièrement leur mère, femme froide et distante, et pourtant.
« Ma mère reconnaît les jolies choses, pas la tendresse. »
« Ma mère meurt et mon cœur se glace. »
Voilà pour la première partie. Dans la deuxième partie nous est raconté la mort du père, un an après, l’occasion, là aussi, de revenir sur l’histoire de ce père adoré. Et c’est là qu’intervient David Bowie, dans la troisième… Mais que vient-il faire là ? A vous de découvrir l’importance de ce chanteur dans l’histoire.
J’ai trouvé le roman de Sonia David fort bien construit, son titre fort bien choisi qui nous surprend, nous interroge et dont l’explication nous est fournie seulement à la fin. J’ai beaucoup aimé l’analyse des personnalités de chacun, la tendresse sous-jacente dont l’écrivain les entoure. Avec des mots très simples, un phrasé limpide, elle déroule la vie de ces trois filles, leurs difficultés, leur amour/haine pour leur mère. Elle sait dire les sentiments confus, la préférence pour l’un des parents, elle parle de la mère, du père. Mais surtout, elle veut retenir ce moment de deuil, elle veut le vivre avec douceur, le partager avec ses sœurs « Nous nous apprêtons à être tristes, mais en attendant, quelque chose d’absolument doux émane de cette réunion improvisée d’un vendredi soir de printemps. »
On sait que la mort fait ressurgir des souvenirs, ressortir des rancœurs, qu’elle modifie les sentiments enfouis, les relations entre les membres de la famille. Tout cela Sonia David l’a vécu, parfaitement écrit, décrit, et nous le fait vivre au plus profond… pour David Bowie, non, vous ne saurez pas…
Editeur : Robert Laffond
Date de parution : 24 Août 2017
Nombre de pages : 180