Avis : ★★★★

Trois ans après…

… je lis « Comment j’ai vidé la maison de mes parents » de Lydia Flem et je me retrouve face à un miroir. J’ai l’impression de me voir dans ses mots, ses réflexions, ses ressentis. C’est à la fois douloureux et bienfaisant. Je ne suis plus seule avec mes questionnements, mes regrets, ma colère et ma tristesse.

Lydia Flem, membre de l’Académie royale de Belgique est également psychanalyste.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle exprime ses sentiments avec autant de finesse et de précision. Dans ce petit livre elle raconte la mort de sa mère, elle est la dernière à partir. Elle dit surtout son désarroi face au travail de deuil et à cette tâche, qu’elle juge impudique, qui consiste à VIDER la maison.

Ses propos sont clairs, ses sensations parfaitement disséquées et explicitées. Elle développe ce que je savais, éprouvais, sans y mettre de véritable sens, la différence entre le legs et l’héritage, combien il est plus agréable de se voir offrir un cadeau plutôt que de prendre un bien qui vous revient, certes, mais ne vous a pas été donné. Toutes ces difficultés liées à la recherche de papiers, à la découverte de courriers, de photos inconnues parfois, tout cela, je l’ai vécu sans en parler, sans pouvoir l’exprimer. Toutes ces questions sur ce que l’on garde, donne, jette. Tous ces objets qui ont eu une vie et la perdent en même temps que leur propriétaire… comment la leur redonner, les rendre à nouveau utiles, s’en défaire.

Un petit ouvrage à lire pour trouver des solutions pour l’après mais aussi pour avant. Véritable hymne au passage, à la transmission, à la donation, le récit est émouvant, troublant mais salutaire.   

Un immense merci à mon grand fils adoré pour ce cadeau. Il me connaît bien. Cette lecture m’a beaucoup apporté… trois ans après.

Editeur : Points
Date de parution : 4 Avril 2013
Nombre de pages : 168

Précédemment paru au Seuil en Juin 2004 (160 pages)