Lecture addictive…
J’ai lu ce récit d’une traite, souvent prise pourtant entre le désir d’avancer pour connaître la fin et l’envie de faire une pause pour savourer le plaisir. Romanesque, le qualificatif convient à merveille pour cette histoire qui commence par la fin, ou presque, et remonte le fil. Elle nous invite à partager la vie quotidienne de Caroline et Augusta, deux femmes aux origines bien différentes. Caroline fait des ménages chez Augusta. Elles entretiennent malgré tout une relation presque amicale. L’une, Augusta, est mariée à Rodolphe, officier de marine souvent absent et de toute façon inexistant face à elle. Caroline vit seule avec ses enfants… Je ne vous en dirai pas davantage.
Un bel équilibre entre fond et forme…
Ce fut pour moi un moment de lecture particulièrement fort. L’ouvrage possède, en effet, beaucoup des qualités que j’apprécie dans un texte. J’ai ainsi aimé l’équilibre entre le fond et la forme. Le récit est plaisant, les personnages, sérieux, agréables, fantasques ou cruels sont tous attachants. L’auteure a le don de les décrire par le menu, et de nous transmettre l’empathie qu’elle leur accorde. L’écriture, classique, n’est pas en reste qui, pour simple et accessible qu’elle soit, est ciselée, travaillée à l’extrême. Les mots sont choisis et précis, les descriptions sublimes et tout coule de source. Cela n’empêche pas Bénédicte Rousset de glisser des remarques avisées, des réflexions profondes, des avis clairs sur la religion, la vie, la tolérance. La construction est parfaite qui fait avancer simultanément les destins de Caroline et Augusta jusqu’à ce qu’ils se rejoignent. C’est la magie de la littérature de faire se rencontrer les droites parallèles. Des cliffhangers, utilisés de manière parcimonieuse et intelligente, retiennent l’attention du lecteur et lui donnent envie de continuer. J’ai également aimé la façon de nous montrer par petites touches que, si le silence est d’or, il peut aussi – et souvent – être destructeur.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 19 Mai 2021
Nombre de pages : 380
Je remercie chaleureusement l’auteure et les Editions La Trace pour cette lecture en avant-première.
Il faudra que j’aille voir du côté de cette nouvelle maison d’édition.
Bénédicte Rousset, un nom que je dois garder en mémoire pour une prochaine visite en librairie. Je pense, à te lire, que ce livre peut nourrir les vivants que nous sommes! merci!