Un ouvrage à déguster.
Alors, cet ouvrage ne se lit pas à la va-vite, dans les transports en commun ou sur une serviette de plage. Je l’ai pour ma part dégusté, lovée dans un fauteuil confortable, à l’abri de la fureur du monde, picorant ici ou là ces petites pensées. D’ailleurs l’auteur lui-même le dit :
« …ces billets quotidiens…Il n’ont au fond d’autre fil conducteur qu’une obsessionnelle réflexion sur et autour de l’écriture. »
Et c’est ainsi que j’ai avancé jour après jour dans ce bosquet de mots choisis, qui nous dit l’amour de l’auteur, justement, pour les mots, les phrases. Alain Cadéo est un jongleur. Il lance les mots, les rattrape, les relance, les entremêle, pour en faire une histoire ciselée et légère. Il en tire une pensée, un avis, une remarque.
Poète, jongleur mais aussi dentelier.
Il est poète, jongleur mais aussi dentelier. Tout est minutieusement tissé, aéré, brodé. Au-delà de l’écriture, de la poésie qui en ressort, il y a aussi la musique. Lire ses textes à voix haute nous permet d’entendre sa voix à lui, de comprendre son humilité, son désir de se faire oublier,
« Dans ce monde d’aujourd’hui je n’ai confiance qu’en ceux qui ne se montrent pas et qui fuient les médias. »
son désir de sincérité
« Qui que nous soyons, quoi que nous fassions, quoi que nous pensions, n’ignorons pas que chacun d’entre nous, s’il est absolument sincère, aide le monde à mieux tourner. »
Un ouvrage sensible, passionné, lumineux.
Un ouvrage sensible, passionné et lumineux, véritable déclaration d’amour à la littérature et à ceux qui la font. Un ouvrage que l’on pose sur sa table de nuit, que l’on lit et relit à l’envi en se souvenant que
« Ecrire n’est rien d’autre que de se parler bas. C’est voir surgir du vide un nid grouillant de signes couvrant le mur des pages pour en briser le blanc. »
Car, oui, Alain Cadéo nous parle bas, nous murmure à l’oreille et l’écho de ses mots perdure longtemps après la lecture.
« Billets de contrebande » de véritables petites merveilles, des perles de sensibilité à égrener, écouter, admirer.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 7 Mars 2024
Nombre de pages : 300
Je remercie chaleureusement les Editions La Trace et l’auteur pour cette nouvelle très belle lecture.