L’amour, encore l’amour, toujours l’amour… voilà un thème cher aux romancier(ère)s.

Cécile Pivot le reprend à son compte dans son premier roman « Battements de cœur ». C’est bien une histoire d’amour en effet qu’elle nous raconte, mais l’amour est-il toujours heureux et comment l’oublier ?

Anna, éditrice, vit seul avec ses deux fils Gabriel et Hugo atteint de troubles autistiques. C’est d’ailleurs ces derniers qui ont fait fuir leur père. Depuis cette défection, Anna est devenue la reine des relations sans lendemain. Un jour elle rencontre Paul, grand charmeur devant l’éternel, champion des rencontres d’une nuit, et… alors que tout les oppose, si ce n’est cette propension à séduire et jeter aussi vite, ils tombent amoureux. Il ne s’agit pas d’un petit sentiment vite oublié non ils s’aiment passionnément, follement, éperdument, jusqu’au jour où…

Je ne vais pas spolier votre lecture en vous rapportant tous les détails. Je vous laisse entre les lignes de l’auteure qui narre à merveille les sentiments exacerbés des deux personnages. Pour être franche, le début ne m’a pas captivée, je lui trouvais des relents de déjà dit, déjà écrit, je n’y discernais guère d’originalité, je n’y dénichais aucun cachet particulier. Et puis, paradoxalement, mon intérêt a grandi à travers Hugo, ce jeune garçon différent, attachant, aimé de son grand frère parfois seul à obtenir de lui un moment de calme. J’ai été touchée par les difficultés de cette mère à parler de son enfant, son courage, son abnégation, mais aussi sa manière de vivre sa vie contre vents et marées. Et cette femme-là m’a finalement plus intéressée que l’amoureuse elle-même.

Par ailleurs, j’ai aimé l’écriture simple, fluide, délicate, travaillée. J’ai aimé aussi les personnages tous particulièrement bien observés, décrits dans leur vie quotidienne avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, leurs fragilités, leurs interrogations. J’ai aimé l’étude presque scientifique, une sorte d’auscultation méticuleuse de l’évolution de l’histoire d’amour entre Paul et Anna, semblable à une parabole. L’auteure rend parfaitement compte de la progression du sentiment jusqu’à la perfection puis de sa chute liée à un petit, tout petit rien, un grain de sable qui fait dérailler la machine. J’ai enfin aimé tout ce qui a trait à l’édition – Anna est éditrice –, aux mots, aux livres mais aussi – Paul est paysagiste – aux arbres et à la nature.

Certes, ce n’est pas mon roman préféré et j’aurais tendance à dire que le sujet est éculé mais Cécile Pivot a su, de mon point de vue, le traiter de manière nouvelle, équilibrée et touchante.

Editeur : Calmann-Levy
Date de Parution : 2 Janvier 2019
Nombre de pages : 272