Elle nous parle de son quotidien, de chacune de ses rencontres avec S., la nounou, de ses craintes face à la difficulté qu’elle a de nouer un dialogue d’égale à égale. Elle nous révèle ses angoisses liées aux pleurs de sa fille « Je me souviens de la première fois où je suis allée la chercher. Son regard perdu, son visage rougi par les larmes… S m’expliqua qu’après avoir joué pendant une heure, Camille s’était mise à pleurer sans pouvoir s’arrêter. » En fait, c’est la douleur d’une mère qui « sent », mais ne sait pas comment faire pour changer les choses. « Derrière les apparences de la courtoisie, S et moi n’avons jamais fait jeu égal. »
Il ne s’agit pas là d’un recueil de conseils sur le choix d’une nounou. Violaine Ascarel n’est pas sur cette ligne. Elle essaie juste, de mon point de vue, d’analyser ses propres réactions. Elle tente, par l’écriture, de comprendre ce qu’elle n’a pas été en mesure de faire, peut-être, pour protéger sa fille. Mais il m’a été impossible de ne pas ramener le récit à ma propre expérience de jeune maman qui ai vécu un peu le même genre de situation. C’est la raison pour laquelle il est si poignant de sentir monter l’inquiétude au fil des jours, sans pouvoir l’exprimer.
Trois questions ont cependant été présentes tout au long de la lecture de ce court texte : Je me suis demandée pourquoi cette maman n’a pas tout de suite cherché une nouvelle nounou susceptible de mieux correspondre à ses attentes. Je me suis surtout étonnée qu’elle ait laissé sa deuxième fille à cette femme, même si visiblement elle en souffrait moins. Et j’ai été quelque peu surprise de ne jamais entendre la voix du papa. Sans doute a-t-il eu moins souvent l’occasion de percevoir le malaise ? Je n‘ai pas trouvé de réponses à ces interrogations, mais peut-être découvrirez-vous des explications.
et qui interroge sur la relation, pourtant primordiale, entre les parents et les personnes – et cela peut aussi s’appliquer plus tard aux enseignants – à qui ils confient leurs enfants.
Editeur : Panthéon
Date de Parution : 9 Février 2018
Nombre de pages : 88
Chronique lue au parc… Et que j’ai trouvée trés réaliste, agréable à lire et bien écrite. Ton questionnement final est justifié. Mais tous les pères ne s’occupent pas des nounous.
Merci !