Des riches et des pauvres.

Je ne vais certainement pas tout vous révéler. Pour faire court disons qu’ au pays de Frzangzwe deux camps s’affrontent, les riches et les pauvres. Banal ? Que nenni ! Dans le premier groupe, nous découvrons l’archimaréchal qui gouverne le pays entouré de ses « zeds » de camp et son conseiller Gabriel Pipaudi, diplômé de la Grande Ecole. Ça vous fait penser à quelqu’un ? Non, vous vous trompez, je vous parle d’un roman.  Dans le second clan, il y a la Baronne et toute sa horde de marginaux. Imaginez un peu la rencontre de ces deux mondes ! GRAN-DIO-SE !

Un roman d’extrême qualité.

Marcus Malte signe, de mon point de vue, un nouveau roman d’extrême qualité. Certes il faut aimer le genre « foutraque », mais franchement, cette fable sociale et politique est un grand cru. Les personnages sont fabuleux, superbement campés – L’homme de la tombe, par exemple – « On lui donne une cinquantaine d’années, il est né Lucien Dione mais depuis quelques lustres on ne l’appelle plus que « Mo », un surnom relatif à sa carrière en lourds et à sa lointaine ressemblance avec Mohammed Ali. » L’humour, partout présent, est noir à souhait. Le second degré est omniprésent, les situations sont cocasses, bref, un récit jouissif au plus haut degré

Une écriture prodigieuse.

Et, last but not least : l’écriture est prodigieuse. Une écriture bien personnelle, travaillée à l’extrême. Et quand vous avez le plaisir de lire, au mois de juin, « D’après les journaux, ces incidents seraient les signes d’un mécontentement général et grandissant…Quels journaux ? Vous parlez de ces torchons contestataires, je suppose… Il y a matière à réflexion, en effet. Et même si quelques grincheux font valoir qu’il y a 91 % d’abstention, ça n’en demeure pas moins un véritable plébiscite. », vous vous dites que Marcus Malte pourrait faire état de dons de voyance. Et il est, par ailleurs, un discours, véritable morceau d’anthologie, dont toute la subtilité m’avait échappé en première lecture tant j’étais focalisée sur la suite du récit. Ne faites pas comme moi !

Vous l’aurez compris, j’ai éprouvé un véritable coup de foudre, non pour l’archimaréchal ou son aide de camp, mais pour le roman que j’ai commencé à re-relire et ça, c’est très rare. Mon petit-fils aurait dit « Trop fort ce Marcus ». Je suis d’accord.