Je me répète, je me répète, j’adore…
En relisant mes chroniques des deux premiers ouvrages, j’ai l’impression non seulement de m’être répétée mais d’avoir à le faire une nouvelle fois. Dans ce nouvel opus, l’auteure continue son introspection de l’intime et transforme sa propre histoire en roman. Car, s’il est vrai que l’on peut qualifier ses écrits du genre « autofiction », elle y met une telle part de romanesque que l’on oublie vite la véracité de l’histoire. Elle revient, là, sur ses vingt-trois ans, époque où elle enseignait le français dans le Minnesota et où, une nuit de 1996, quelques jours avant Noël, dans un train, elle rencontra Sasha
« Une silhouette remarquable…un long manteau croisé….surmonté d’un chapeau de gangster, borsalino, peut-être fédora….un regard d’une intensité sombre…deux onyx surmontés d’une hirondelle en vol… ».
Sasha semble sorti du passé, tellement différent des garçons de son âge, comme venant en droite ligne des années de la prohibition.
New-York, vingt ans après…
Et, vingt ans plus tard… elle revient à New-York. Cécile Balavoine a un don extraordinaire pour se retourner sur son passé, faire revivre ses amis, ses amours, leur rendre un hommage à la fois vibrant et délicat. Son écriture légère, suave et profonde, décrit à merveille chacun des personnages. Elle les entoure de douceur, de profondeur, elle les anime et nous les fait aimer. Elle s’interroge sur l’amour, les liens qu’il crée et qui, jamais, ne se dénouent. Car Sasha est toujours là, devenu maître – Maestro ? – en matière de cocktails et symbole incontournable des nuits new-yorkaises. Et en même temps que lui, cet amour toujours là, elle honore cette ville américaine qu’elle nous fait admirer dans ses moindres recoins.
L’auteure jette des ponts entre ses différents récits et ainsi, par petites touches, constitue une œuvre magnifique. En effet, si « Au revers de la nuit » est un hommage particulier rendu à Sasha, s’y retrouvent aussi « …Serge Doubrovsky, le maître du théâtre classique et …celui de l’autofiction. », héros de « La fille de passage » et le « Maestro » tant aimé dans son premier roman éponyme.
Editeur : Mercure de France
Date de parution : 12 Janvier 2023
Nombre de pages : 240
Je remercie chaleureusement l’auteure et les Editions Mercure de France pour cette lecture envoûtante.