C’est l’histoire de Camille…
Cette fois, il s’agit de l’histoire de Camille et quelle histoire ! Cette dernière gagne le premier prix d’une tombola, au libellé plutôt étonnant :
« Vous détestez la grisaille et la nuit qui tombe à 16h30 ? Vivez une année sans mois de novembre. »
Etonnant, étonnant, c’est le moins qu’on puisse dire. Difficile de vous inciter à lire ce roman que, pour ma part, j’ai beaucoup aimé. Difficile, sinon à vous dire de le faire les yeux fermés. Car vous en dire trop serait dévoiler l’essentiel et en minimiser l’intérêt. C’est un récit dans lequel je me suis laissée porter, devenir l’héroïne, vivre son quotidien. J’ai accepté de croire aux situations les plus fantasques, accepté de porter une …« robe d’été…Longue et ample, larges bretelles croisées dans le dos. Colorée, vaporeuse. » J’ai accepté que « Les gens que [je] croise, engoncés dans leurs manteaux d’hiver, [me] regardent avec des yeux ahuris. » La scène, il ne faut pas l’oublier, se passe au mois de novembre. Tout, j’ai tout accepté, les personnages qui apparaissent et disparaissent, ceux qui perdent la mémoire et dont les yeux changent de couleur et aussi accepté de voir se mélanger le présent et le passé, le réel et le rêve.
J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de l’auteure…
Et puis surtout j’ai retrouvé avec plaisir l’écriture de Gaëlle Pingault, sa simplicité, sa fluidité. J’ai retrouvé l’immense empathie qu’elle éprouve pour ses personnages et qu’elle sait si bien transmettre. J’ai aimé la construction entre présent et passé, parsemée de lettres à une Emilie – jolie naturellement – j’ai aimé le rythme qui monte en puissance. L’humain a de nouveau toute sa place dans cet ouvrage, l’humain avec ses joies et ses souffrances, les difficultés à vivre certains traumatismes et, sans que jamais il ne soit question de leçon, des clés pour en sortir. Rien n’est larmoyant, les mots justes sont posés, les réflexions amorcées. Ce roman est effectivement, un « espace du déploiement de l’intériorité dans la fiction », une « conversation intime entre un texte et son lecteur », deux des points de ce que j’appellerais la bible de la collection Aparté de la maison d’édition.
Editeur : Eyrolles
Date de Parution : 2 septembre 2021
Nombres de pages : 206
Roman lu dans le cadre du jury pour le Prix du Roman FNAC. A ce titre, je remercie sincèrement l’auteure, la maison d’édition et la FNAC pour cette lecture en avant-première.
A lire donc! Merci pour ce très beau billet à propos d’une autrice dont je n’ai encore rien lu. Il faut que je remédie à ce manquement. Bon WE.
Merci François, tu devrais commencer par « I n’y a pas internet au paradis »…