Arouna est né au Sénégal…
Arouna est né au Sénégal qu’il a quitté à vingt ans pour venir en France, un rêve qui ne fut pas à la hauteur de ses espoirs. Il vit désormais entre deux pays, deux continents, deux cultures. Il est d’ici et d’ailleurs. Il n’est en fait de nulle part…
« …c’est le paquebot qui l’année de ses vingt ans a fait de lui ce naufragé éternellement à mi-chemin entre Dakar et Marseille, celui-de l’entre-deux, incapable à jamais d’accoster dans la baie de la tranquillité. »
…Et, en France, il rencontre Nora
Pourtant, après avoir été marié, avoir eu des enfants, avoir fui tout ça, il rencontre Nora et pour eux
« … cela commence comme un film français, façon Nina Campaneez… En douceur apparente… En tout cas, c’est en 1980 que se noue leur histoire…«
Et c’est ainsi que nous allons suivre ce couple… un noir
« …chez moi dans mon pays, le Sénégal, vous connaissez ? Mon père avait des troupeaux. J’ai été berger. Ici, bien sûr, je suis plutôt un invité exotique, un nègre danseur… »,
et une blanche, totalement dépourvue de préjugés
» Oh ! vous savez les vérités générales, les noirs dansent bien, les Français aiment le camembert et le vin rouge… »
Mon avis…
J’ai aimé l’écriture de Michelle Mosiniak, parfois chaotique et maladroite, mais malgré tout poétique, colorée, voire parfumée. Et ses passages nombreux et étonnants du « je » au « il » ne m’ont pas gênée. J’ai aimé aussi sa façon de traiter un sujet douloureux, celui de l’exil, même si dans ce cas il est volontaire. J’ai apprécié de la même manière l’étude toute en délicatesse des différentes cultures et de la difficulté des êtres à se comprendre. J’ai enfin ressenti beaucoup de plaisir au souvenir évoqué de l’exposition des statues d’Ousmane Sow, dont celle, très impressionnante, du guerrier Massaï, qui m’a ramenée sur le Pont des Arts, près de vingt ans après.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 12 Mars 2020
Nombre de pages : 182
Je remercie les Editions La trace pour cette lecture.