Le journal d’Antonia…
« Journal 1965 – 1966 », il s’agit bien, en effet, du journal d’une femme, Antonia. Issue d’une famille cosmopolite, elle s’ennuie ferme avec son mari Franco. Il faut dire que vivre aux côtés d’un homme qui vous assène que
« les femmes de [ton] rang s’occupent d’organiser les mondanités et [tu] as beaucoup de progrès à faire dans ce domaine. »
ne doit pas être rose. Elle ne peut – ne sait – par ailleurs s’occuper de son fils Arturo, toujours surveillé par sa gouvernante, ou plutôt « Nurse » comme elle souhaite être appelée. Lorsque sa grand-mère meurt, qu’elle reçoit des boîtes contenant nombre de documents, lettres, photographies, elle reconstruit sa vie familiale…
Des photos, des lettres…
Deux ans d’un journal écrit au gré de ses découvertes et agrémenté de ces fameuses photos ou lettres. Le temps de l’écriture – 1965/1966 – m’a semblé bizarrement en décalage avec les propos rapportés. J’avais plutôt l’impression de compulser le journal d’une femme des années quarante. Mais, même si je l’eus, par ailleurs, préféré plus fouillé, plus universel, peut-être aussi plus romantique, j’ai aimé l’originalité de la forme. J’ai aimé aussi la sobriété de l’écriture, la manière qu’a Antonia d’analyser sa vie, la progression de ses sentiments, l’étude des différents personnages. J’ai aimé enfin l’angle choisi par l’auteure pour traiter le problème de l’émancipation féminine.
Ce ne fut pas un coup de foudre, j’ai même émis quelques réserves. Pour autant, j’en ai apprécié la lecture. Je trouve ce roman en parfaite adéquation avec la ligne éditoriale de la maison Zoé et j’attends avec plaisir la parution d’un deuxième roman de Gabriella Zalapì.
Editeur : Zoé
Date de Parution : 3 Janvier 2019
Nombre de pages : 112
Ce livre a été lu dans le cadre de la sélection de l’association « Les 68 Premières Fois » – Rentrée littéraire de janvier 2020.