Le Sahel…La Haute-Savoie…difficile transition…
Difficile transition… Lorsqu’il découvre le collège Camille Claudel, à Annecy, ce 10 décembre 1995, Amine a dix ans, ne parle pas un mot de français et grelotte de froid. En un mot, Amine est perdu dans un monde qu’il ne connaît pas, ne comprend pas, qui ne le connaît pas davantage, ni ne le comprend. Heureusement, Madame Maya veille. Elle est son professeur de français.
Lire un roman de Mona Azzam c’est se délecter de son écriture, véritable dentelle, poésie de mots choisis, entrelacés, d’une légèreté indicible et qui pourtant pèsent lourd. Ici, le récit est aux confins du conte. Il y a le héros, Amine, en quête de savoir, d’étude d’une langue nouvelle, un élève travailleur, doté de capacités encore inconnues. Et puis il y a aussi « les aides » : Madame Maya, son enseignante, qui l’entoure, l’encourage, déploie des trésors d’idées pour le faire progresser et aussi Théo, son seul copain, qui brave les interdits, l’accompagne, le stimule, lui apporte son soutien. Et, naturellement, les « méchants », élèves qui le repoussent ou pire, l‘ignorent, leurs parents qui ne souhaitent pas le recevoir, et l’administration de l’établissement craignant on ne sait quoi. Mais Madame Maya ne baisse pas les bras.
L’auteure transparaît totalement dans ce récit, tant l’Africaine – elle est née sur ce continent – que la « prof de français » qui aime à transmettre à ses élèves la belle langue de Molière, se donne entièrement à sa tâche et même au-delà, rêve de les porter haut. Certes la fin laisse flotter un léger parfum de roses, mais elle fait rêver. Et je suis certaine que nombres de lectrices et lecteurs se retrouveront dans le personnage d’Amine et repenseront à l’enseignant(e) qui, un jour, leur a tendu la main.
Editeur : La Trace
Date de Parution : 13 Janvier 2022
Nombre de Pages : 133