Paris… L’Aubrac…

Brune, Parisienne, directrice de crèche retourne en Aubrac pour les obsèques de Douce, sa grand-mère, propriétaire d’un café parisien, et qu’elle ramène sur ses terres originelles. Douce, à la beauté transcendée par une écriture fabuleuse, Douce qui

« …avait emporté son pays sur son visage. Son front bombé, une prairie éclaboussée de lumière, ses dents blanches, des pétales de narcisse du poète, sa fossette au menton, une combe, son corps long et délié, la rencontre d’un chemin pierreux et d’un cours d’eau. »

Annie, la sœur de Douce, est là aussi, que l’on appelle plutôt « Granita ». Loin de moi, l’idée d’entrer plus avant dans l’histoire. Un roman comme celui-ci se mérite. Il a besoin d’être découvert, pas à pas, d’être savouré, il a besoin de se dévoiler lentement.

Secrets de famille, personnages hauts en couleur…

A la manière d’un repas avec mise en bouche, hors d’œuvre, viandes et entremets l’auteur nous raconte une histoire, véritablement romanesque entre secrets de famille et personnages hauts en couleur. Parmi ces derniers, le plateau dont le nom vient de l’occitan « Alto Braco », Braco, comme la boue, la tourbe dont est fait le sol, souvent détrempé par les pluies froides, sa beauté, sa rudesse, ses vaches et ses couteaux. Car les vaches prennent une place considérable dans le récit, sans que pour autant, il ne soit jamais ennuyeux. C’est un bel hommage, sensible et émouvant que Vanessa Bamberger rend à cette terre rude et à ses occupants, aux éleveurs, aux couteliers. On sent derrière ses mots un amour inconsidéré pour la région de ses aïeux. Et, je ne parle pas de l’allusion à l’impact éventuel de l’environnement sur nos gènes, question fort intéressante liée à l’épigénétique.

En un mot, j’ai adoré ce deuxième roman de Vanessa Bamberger, pour la forme, le fond, la merveilleuse écriture, et la force avec laquelle elle nous démontre que se connaître est indispensable pour bien vivre.

Editeur : Liana Levi
Date de Parution : 5 Mars 2020
Nombre de pages : 240