La couverture… la dédicace… et puis le reste…
Bon, je dois reconnaître que la couverture m’a tout de suite plu aussi. Si elle ne fait certes pas le roman, elle recouvre à mes yeux une certaine importance. La dédicace, ensuite, aux parents des deux auteurs, pour la mère que je suis, fut touchante. Et puis le reste…
« Jeudi 8 août 1963… La chaleur écrasante semblait avoir endormi la clairière : ses hautes herbes jaunies, son immense chêne perdu au beau milieu, les corbeaux perchés là-haut, et la petite fille couchée en bas, quelques mètres plus loin. »
La première phrase du roman donne le ton d’une écriture simple, limpide, sans étalage, qui laisse toute la place à l’histoire, aux personnages, à l’intrigue. Intrigue, oui, car cette petite fille…
« ne cilla même pas lorsqu’un scarabée sortit de sa bouche…La petite fille qu’ils abandonnaient [les corbeaux] ne serait pas découverte avant plusieurs jours. Peut-être que si elle avait été blanche…Mais elle était noire. »
Voilà, vous avez compris, une petite fille d’une dizaine d’années, noire, est morte. D’autres vont suivre. Nous sommes à Birmingham, Alabama, en 1963. La police enquête, sans trop d’enthousiasme… et c’est surtout un détective privé affublé de nombreux défauts qui prend les choses en mains, sollicité par le père d’une des victimes… Blanc et, plutôt raciste, Bud Larkin, va pourtant solliciter l’aide d’Adela Cobb, noire, veuve, mère de famille et, accessoirement, sa femme de ménage.
Plus qu’un roman policier…
Plus qu’un roman policier, ce roman revêt un caractère social. Il dévoile un portrait passionnant de l’Amérique des années soixante et nous plonge de plein fouet dans les affres de la ségrégation et les horreurs perpétrées par le KKK. Il revient sur l’assassinat du Président Kennedy ou encore le fameux « I have a dream » de Martin Luther King. J’ai beaucoup aimé l’humour qui le dispute à l’émotion, les personnages tous attachants – je pense notamment, en dehors des principaux, à Shirley Ackerman qui arrive de Calgary et vient laver son linge de couleur dans une laverie estampillée « coloured ». J’ai beaucoup apprécié aussi l’amitié qui subrepticement lie ce vieux bougon alcoolique de Bud Larkin à Adela Cobb. 1963, les lignes commencent à bouger en Amérique, et le roman en restitue l’atmosphère à merveille.
« Alabama 1963 » est un premier roman addictif, aux dialogues savoureux, à la fin d’une grande finesse et pleine d’espoir. Une belle réussite que j’imagine déjà sur les écrans.
Editeur : Le Cherche-Midi
Date de Parution : 20 Août 2020
Nombre de pages : 384
Une fois de plus, tu donnes envie de lire. C’est vrai que j’avais aussi repéré la couverture de ce livre mais, raisonnablement, j’essaye de ne pas augmenter ma pile à lire de manière inconsidérée. Mais il faut savoir faire des exceptions. M’en vais le rajouter à ma PAL. Merci.
Je crois que tu as raison, François. Tu verras, une fois commencé, tu iras vite au bout. Il est addictif et vraiment intéressant.
Merci infiniment pour cette très jolie chronique. Hâte de vous rencontrer ! À mardi !
Ravie aussi à l’idée d’échanger mardi et merci à vous surtout pour ce vraiment magnifique premier roman.
J’ai eu un coup de cœur pour ce premier roman, écrit à 4 mains.
Leur deuxième roman, America[s] m’a un peu moins emballée et je n’ai pas encore lu leur 3e roman, sorti il y a quelques jours.
Pour ce qui me concerne, Emilie, j’ai beaucoup aimé les deux premiers romans de ces auteurs et je vais lire le troisième avec curiosité.
Merci pour le retour, je lirai avec attention votre chronique sur leur petit troisième :).
Bonne future rencontre !