Après l’Amérique, l’Angleterre et le Sussex.

Après deux ouvrages ancrés en Amérique, les auteurs nous font traverser l’Atlantique et nous invitent à entrer dans un manoir anglais de magnifique facture. C’est là, à Winnicott Hall, dans le Sussex, que nous faisons la connaissance des propriétaires des lieux, Lucille et Archie Montgomery, et de leur fils George, non voyant. Se retrouvent là aussi un personnel conséquent et Viviane, Française, la préceptrice de George. La vie devrait y être belle, mais…peu à peu des faits pour le moins étranges se produisent… Une présence invisible en serait-elle l’auteure ?

Des allures fantastiques et une très belle écriture.

Loin de mes lectures habituelles, ce roman aux allures fantastiques, pour le moins, a pourtant su me séduire au point de lire les cinq cents pages avec avidité et rapidité. Addictif, c’est le mot, mais pas seulement. Il faut dire que Ludovic Manchette et Christian Niemiec s’y entendent pour accrocher leur lectorat. J’y ai redécouvert l’ensemble des qualités déjà présentes dans leurs deux ouvrages précédents. J’ai ainsi retrouvé et aimé l’écriture ciselée, simple mais travaillée avec une précision chirurgicale, cinématographique et allégée par des dialogues foisonnants qui animent le propos. J’ai aimé chacun des personnages, tous attachants par leurs grandes qualités ou leurs petits défauts. J’ai aimé le souci des détails, cette impression de travail de fourmi qui mène à la perfection sans que pour autant cela nuise à la facilité de la lecture. J’ai aimé l’humour, toujours présent pour adoucir une situation délicate :

« Oh ! j’y pense, j’ai oublié de vous présenter Lady d’Herbemont ! (C’est Georges qui s’adresse à Viviane)
– C’est une de vos ancêtres ?
-Pas du tout. C’est elle ! »
Il brandit sa canne.

En fait, j’ai adoré ce troisième opus au fol accent romanesque qui m’a entraînée jusqu’au mot fin avec un intérêt grandissant. Un vrai beau moment de lecture.