Ça décoiffe !

Je dis qu’il décoiffe, j’ajouterai qu’il pique, grince, titille, dézingue. Pensez donc, il nous transporte en 2027, année des élections présidentielles… surtout que se présente un candidat sorti de nulle part qui explique : « Voilà comment, sans aucune intention de nuire à mon pays, ni de porter atteinte à la démocratie ou à la sécurité de l’État, moi, Hugo Sassaire, 36 ans, divorcé, père d’un petit Adam âgé de 9 ans, j’ai rejoint le cercle très fermé des candidats à la présidence de la République, avec la promesse, un peu survendue je l’admets, de tous vous rendre riches et heureux. » Et voilà comment commence l’affaire, menée tambour battant par une journaliste ambitieuse qui, du jour au lendemain, voit les montées en grade s’accumuler et sa carrière s’envoler

Ecriture enlevée et originale.

La plume de Pascal Manoukian est enlevée, originale, plutôt salée que sucrée et, même si certaines réflexions ont quelque peu choqué l’ancienne élève des sœurs de Nazareth que je suis, j’ai beaucoup rigolé. L’auteur adore, on le sent, donner des coups de pied dans la fourmilière et son passé de grand reporter et de responsable d’agence de presse lui colle au corps. Il y va de nombreuses références politiques et journalistiques. Il « dépiaute » minutieusement l’état actuel de la France et de ses hommes politiques, analyse les heurs et surtout malheurs de notre pays. Et s’il utilise un ton empreint d’humour, d’ironie, de sarcasme, il cache derrière tout ça une analyse profonde de la « Res Publica ».

« A la découpe », roman aux allures de fable à la fois sociologique et politique aussi jubilatoire que mélancolique, est une lecture addictive. Et à la fin de l’ouvrage, moi, j’ai juste envie de crier : « Manoukian, Président ! » « Manoukian, Président ! » « Manoukian Président ! »