Avis : ★★★★
Et de trois, mais… quand on aime, on ne compte pas après tout.
Oui, « Le dernier gardien d’Ellis Island » est le troisième roman de Gaëlle Josse que je découvre en l’espace de trois semaines, et à chaque fois le même ravissement.
Même si je ne me suis jamais rendue aux U.S.A., même si je ne connais pas le lieu qui sert de décor au roman, j’ai beaucoup aimé cette histoire. J’ai beaucoup aimé John Mitchell, dernier gardien de ce centre d’immigration et personnage attachant. A la veille de son départ de ce lieu déserté, il repense à ce que fut son existence dans cette sorte de prison. Il nous raconte les gens qui ont croisé sa vie, ceux qui l’ont même partagée, cette vie de presque reclus. Il nous en dresse des portraits émouvants, superbement léchés, des attitudes magnifiquement traduites, des sentiments parfaitement restitués. Parmi ces personnages, nous découvrons Liz, la femme qu’il a aimée et dont il parle avec tant de délicatesse, d’attention et de tendresse « Liz a été toute ma lumière. Rien de triomphal ni d’aveuglant comme celle que brandit pour l’éternité Lady Liberty. Pauvre Liz, cette idée l’aurait fait sourire. Non, une lumière douce, constante et sereine. » Nous rencontrons également Nella une immigrante Sarde, qu’il aimera mais avec maladresse et son frère Paolo, intellectuellement diminué, le traducteur Luigi Chianese ou encore Francesco Lazzarini, homme mystérieux, sombre et pourtant serviable.
Comme dans chacun de ses ouvrages, Gaëlle Josse utilise une écriture à la fois simple, travaillée, superbement maîtrisée. « Les voyageurs qui rencontraient le Sphinx sur la route de Thèbes n’étaient pas soumis à tant de questions ! * Et si les immigrants n’étaient ni dépecés vivants ni dévorés par le monstre ailé au corps de lion, le sort qui les attendait valait à peine mieux. »
Le thème abordé, d’une actualité brûlante partout encore de nos jours, ne peut laisser indifférent, de même que l’empathie de l’auteur pour tous ceux qui sont passés par le centre d’Ellis Island. Il était vraiment temps que je découvre Gaëlle Josse !
Magnifique roman, véritable bijou.
*Les immigrants étaient soumis à vingt-neuf questions.
Editeur : NOIR sur BLANC
Date de Parution : 4 Septembre 2014
Nombre de pages : 172
Paru dans la collection J’AI LU le 6 Janvier 2016 :
J’ai adoré !
Moi j’ai beaucoup aimé aussi, mais moins que l’Ombre de nos nuits et Une longue impatience.