Il m’est toujours difficile de reconnaître qu’une lecture ne m’a pas totalement transportée, que les mots ne m’ont pas complètement emballée, autrement dit, que je suis restée au bord des pages. C’est pourtant ce qui vient de se passer avec « Neverland », le premier roman de Thimotée De Fombelle. Et c’est d’autant plus délicat à expliquer que je n’ai pas d’arguments forts à présenter, juste des intuitions, des impressions.
Il s’agit d’une suite de réflexions, de souvenirs, un retour sur l’enfance, celle de l’auteur visiblement, et ses ressentis, ses peurs, ses joies, ses questionnements. L’écriture est belle, fluide et poétique
« Je suis parti un matin d’hiver en chasse de l’enfance…. J’avais décidé de la capturer entière et vivante…. Je l’avais toujours sentie battre en moi, elle ne m’avait jamais quitté. Mais c’était le vol d’un papillon obscur à l’intérieur : le frôlement d’ailes invisibles dont je ne retrouvais qu’un peu de poudre sur mes bras et mon cou, le matin. »
Malgré cela, je n’ai pas réussi à me laisser aller à ces mots, j’ai eu le sentiment de quelque chose de si intime que j’en étais exclue.
Le récit vogue deci delà sans réelle suite. Je sais, c’est une reconstitution de souvenirs, un amas de rêves, peut-être même de moments inventés. Mais je m’y perds, reviens en arrière, ne comprends pas tout. Puis, tout à coup, l’espace de quelques pages je me laisse balloter par des sons, des images. Et, très vite, je retombe de mon nuage, sans pouvoir en interpréter la raison, sans savoir où aller…
Alors oui, on peut dire que la forme est originale. Alors oui, on peut parler d’onirisme, de métaphores, d’allégories, de souvenirs, de regrets et aussi d’espoirs. Mais, pour ce qui me concerne, peut-être parce que je suis trop vieille, peut-être parce que je n’ai plus envie de me retourner vers mon enfance, peut-être parce que celle dont parle l’auteur n’est pas la mienne, peut-être, tout simplement parce que je n’ai pas attrapé le sens de ce qu’il souhaitait me dire, je ne suis pas ressortie de ce texte émerveillée et j’en suis désolée.
Editeur : L’iconoclaste
Date de parution : 30 Août 2017
Nombre de pages : 220
« Je n’ai pas attrapé le sens de ce qu’il souhaitait me dire » » écris tu, J’ai eu la même sensation mais en me demandant en plus si le narrateur souhaitait vraiment me dire quelque chose ou bien s’il restait entre lui et lui.
en tout cas, même quand tu restes « au bord des pages » tu parviens à donner à ton avis une tournure positive qui suscite mon admiration (et mon total respect comme disent les djeunes !) Bisous ma Geneviève
Geneviève, je ne résiste pas à te poser cette question « Crois-tu qu’il y a un âge où certains souvenirs doivent disparaître, certains rêves s’effacer , et puis à quel âge est-on vieux?
Tant que la mémoire s’active sur certains souvenirs, certaines émotions, tant que notre cerveau est capable d’émettre des signaux,… enfin tant qu’il ne nous transporte pas dans un monde d’incohérence, pourquoi renoncer ? Sauf si nous faisons le choix délibéré d’effacer des traces de notre passé bien sûr!
Tout cela pour te dire que j’ai aimé ta chronique de ce livre que je ne connais pas et que je n’ai pas trop envie d’ouvrir si ce n’est « pour voir » … mais j’aime beaucoup moins ce critère d’âge de la part d’une femme pleine d’énergie!
Tu peux aller voir sur mon blog, on a exactement le même avis sur le côté « exclusion ».
J’y vais de ce pas, Virginie, je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour des avis, maintenant que j’ai donné le mien : un véritable pensum pour moi lorsque celui-ci n’est pas positif.
Mireille, tu es trop formidable et tes remarques quant à l’âge me vont droit au coeur. Tu vois, je ne crois pas qu’il faille t’arrêter à ma chronique. C’est mon ressenti mais d’autres ont été subjugés par ce roman.
Tu as peut-être raison Sophie. C’est un peu l’impression que ça donne, d’un entre soi. Mais pour moi, ne pas aimer un lire est une souffrance. Et je doute. N’ai-je pas été à la hauteur du message de l’auteur ?