Une nuit au cœur d’une maison d’arrêt.
D’emblée, le roman nous plonge au cœur d’une maison d’arrêt, non pas du côté des détenus mais de leurs surveillants. Je dis bien surveillants, « ceux qui veillent, surveillent », et non pas gardiens, « ceux qui gardent », ou pire encore, matons, « ceux qui matent ». Nous suivons, en effet, une équipe de nuit qui va traverser une série d’incidents encore plus terribles que d’habitude. Et nous partageons leurs difficultés, leurs erreurs, leurs peurs mais aussi leur vie, celle qui continue au dehors, sans eux, celle qu’ils laissent au vestiaire.
Une belle écriture parfaitement maîtrisée.
Ce récit est fait d’une très belle écriture parfaitement maîtrisée, de phrases longues sans jamais être ennuyeuses, d’additions de mots précis, choisis, de réflexions à méditer : « La taule – celle qui décape et hypnotise, anesthésie ou désespère. La taule qui effare et traumatise, qui assourdit, gangrène et toujours pulvérise, la taule qui invalide, réduit le périmètre des émotions, des idées, des souvenirs… ». Et puis, au détour d’une phrase, un peu de musique, un air de tango, « Les yeux noirs » de José Lucchesi, quelques pas esquissés. Elle est, cette musique, comme une courte trêve, l’occasion pour le lecteur de desserrer les dents, relâcher les épaules et prendre une longue goulée d’air avant de retrouver les affres et horreurs de la nuit à la suite de Pierre, Houda, Maëva, Laurent et les autres.
Une intéressante description d’une profession souvent décriée.
Le roman décrit minutieusement la rudesse d’un métier décrié, méprisé, vilipendé. Il parle avec respect et empathie de ceux qui, d’un côté – le bon – de l’œilleton, s’interrogent sur le sort présent mais aussi à venir de ceux qui vivent de l’autre côté. Il nous dit en quelque sorte qu’avant de critiquer une profession, il serait bon d’abord de l’exercer.
« perpétuité », un roman d’une force inouïe, un bel hommage à des professionnels qui passent leur vie à l’ombre.
Editeur : verticales
Date de Parution : 21 Août 2025
Nombre de pages : 336
















